DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre J


 


JACOMEL   

(Piémont, 1540> – 1596, Calais)

On le trouve chef de bande dans l’armée que François de Guise commande en Italie juste avant la reprise de Calais. Il devient juge et prévôt général des troupes françaises. En 1569, il est nommé juge général en la justice du Calaisis. Fait prisonnier et rançonné lors de la prise de la ville par les Espagnols en 1596, il meurt peu après. L’un de ses descendants, Antoine Charles Jacomel de Bienassise, sera lieutenant du roi à Calais en 1789.

fiche d'après J. GARDY.

JACQUARD    Joseph Marie

(Lyon, 1752 – 1834, Oullins)

Cet inventeur est presque quinquagénaire quand, en 1801, il met au point le métier à tisser à cartes perforées qui porte son nom, à la base de la révolution industrielle textile du XIXe siècle, et qui est encore utilisé de nos jours. Bien qu’il n’y soit jamais venu, Jacquard est responsable d’une bonne partie de la prospérité industrielle de Calais et, plus encore, de Saint-Pierre et, en toute justice, l’une des artères principales de la ville porte son nom. Sa statue se dresse devant le théâtre.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

JACQUES    Louis

(Calais, 1786 – 1838, Marseille)

Commissionnaire des classes maritimes, il est en poste à partir de 1816. Ce fonctionnaire zélé prend fait et cause pour sa ville natale. Membre de la Société d’Agriculture, il en devient président en 1821, et il écrit dans le Journal de Calais pour défendre les avantages du port de Calais face au rival boulonnais. Son engagement est récompensé quand la jeune Chambre de Commerce réussit à faire ériger en première classe le commissariat de la Marine local. Au printemps de 1829, il est avec Henri Dupont et Louis Quillacq, l’un des trois membres de la délégation calaisienne reçue à Paris par le secrétaire général des Postes. Le changement de régime stimule cet esprit réformateur, seul commissaire maritime de France à proposer, en 1833, une série de revendications, une démarche qui agace l’administration : deux ans plus tard, il démissionne du Conseil municipal car il est muté à Marseille. Il y décède quinze ans plus tard.

fiche par Ph. CASSEZ.

Jean de Gand   

(Gand, 1340 – 1399)

Jean de Gand est le troisième des cinq fils d’Édouard III et Philippa de Hainaut. C’est donc un frère du Prince Noir. Il débarque à Calais en 1359 pour participer à la chevauchée qui amènera au traité de Brétigny et à la libération de Jean le Bon. Devenu duc de Lancastre, il séjourne de nouveau à Calais en 1373 à la tête de l’expédition qui s’achèvera piteusement à Bordeaux. Après avoir échoué à faire valoir ses droits sur la couronne de Castille, il devient duc d’Aquitaine (1390), ce qui fait de lui le personnage le plus riche et le plus puissant du royaume. Il connaît une fin de vie digne d’un monarque. Sa fille Philippa épousera le roi Jean de Portugal, et son fils sera roi d’Angleterre (Henri IV).

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

JEAN de Vienne   

(1295 – 1361, Paris)

Chevalier bourguignon, il sert en Flandre sous la direction du connétable de Guînes, puis est envoyé à Calais comme gouverneur. Juste après Crécy, il fait inonder les terres entourant la ville pour empêcher sa prise par Édouard III. Pendant le siège, il est l’âme de la résistance. Après la reddition, il est conservé comme prisonnier pendant un an dans la Tour de Londres puis libéré contre rançon. À son retour en France, il est pensionné par le roi. Il est l’oncle de l’amiral de France homonyme. À l’angle de la rue Royale, une rue évoque son souvenir.

fiche par Ph. CASSEZ d'après R. CHAUSSOIS,
 collection G. PELTIER.

JEAN II le Bon  

(près du Mans, 1319 – 1364, Londres)

Roi de France à partir de 1350. Fait prisonnier à Poitiers par le Prince Noir (1356), il est emmené en captivité en Angleterre, son fils Charles (futur Charles V) assumant la régence du royaume. Par le traité de Brétigny, le dauphin obtient la libération de son père contre rançon. Du 8 juillet au 25 octobre 1360, le roi Jean effectue en conséquence un long séjour à Calais, où le rejoignent le dauphin Charles, Édouard III et ses fils. Il rejoint ensuite Boulogne à pied.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

JUBILIN  Charles-Marie Dubois, dit Jubilin

(Calais, 1778 – 1845, Calais)

Cet enfant du Courgain, engagé comme mousse à quinze ans, fait campagne sur la corvette La Brave. En 1798, il quitte la marine pour participer à l’expédition d’Égypte, puis est réintégré dans la marine au retour. Décoré par Napoléon au camp de Boulogne, il participe aux campagnes d’Autriche et d’Espagne où, fait prisonnier à la bataille de Baylen (1808), il parvient à s’échapper en canot et à rejoindre Barcelone. Pendant la retraite de Russie, qu’il effectue les pieds gelés, il est pris trois fois et finalement envoyé en Sibérie où son épouse l’accompagne volontairement. Rapatrié en 1814, il reprend son premier métier et navigue jusqu’en 1832, date à laquelle il est reçu pilote au port de Calais. C’est alors, incontestablement, une « personnalité » locale. Une petite rue du Courgain porte son nom.

fiche par Ph. CASSEZ.

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