DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre L


 


LA GRANGE D’ARQUIEN   Henri Albert, marquis de

(Calais, 1613 – 1707, Rome)

Issu d’une famille du Berry, son oncle François est maréchal de France. Il naît à Calais où son père, Antoine, est gouverneur (1610-1620). Il commence une carrière militaire qui le fait capitaine des gardes suisses de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV . Ayant épousé Jean Sobieski, sa fille Marie-Casimir devient reine de Pologne (1674-1696). Il l’y rejoint, ce qui explique peut-être pourquoi Louis XIV refusera de le faire duc et Pair de France. Entré dans les ordres, il est nommé cardinal en 1695 par Innocent III. Il se retire à Rome, avec sa fille, et y meurt à un âge très avancé.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LAMBERT   Alexandre

(Calais, 1899 – 1945, Wattenstedt - Allemagne)

Fils de Victor Lambert, Chevalier de la Légion d’honneur, Alexandre Lambert est un héros de la Résistance calaisienne, mort en déportation au camp de Wattenstedt en Allemagne. Il était conducteur de Travaux à la Ville de Calais. Délégué Cantonal, président fondateur de l’Amicale Lafayette, décoré notamment des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec palme, il a aussi obtenu une reconnaissance de la RAF, à titre posthume. Son nom figure au Mémorial de «La Coupole» du Nord-Pas-de-Calais. Le nom d’Alexandre Lambert a été attribué à une rue, et à l’école de la rue Verte à Calais. (Réf. : Robert Chaussois, «Le bout du tunnel»)

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LAMBERTYE    Charles de

(Madrid, 1883 – 1940, Calais)

Descendant d’une vieille famille des noblesses lorraine et espagnole. Engagé volontaire en 1914, il est envoyé en mission à l’ambassade de France à Madrid après la première Guerre mondiale. Capitaine de frégate, il est affecté en 1939 au poste de commandant de la défense du littoral. Lors de la prise de Calais, il meurt d’une crise cardiaque pendant un combat près du pont Henri Hénon. Il avait cinquante sept ans. Une stèle rappelle son sacrifice juste à côté, dans le square du Risban.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LAMY    Antoine

(Courgain Maritime, 1715 – 1798)

Capitaine de navire et corsaire. Sa prise la plus célèbre est celle du 21 décembre 1778 qui lui vaut une pension.

fiche par Ph. CASSEZ.

LAMY    Jean-Charles

(1830 – 1863)

Commençant à naviguer à onze ans, il embarque comme matelot sur les frégates de l’État. Il sert comme canonnier à Sébastopol (1854) et reçoit la légion d’Honneur des mains de Napoléon III en personne l’année suivante. De retour à Calais, il navigue d’abord sur les malles-postes puis reprend du service sur les navires de commerce. Il connaît une mort prématurée à trente-trois ans. La rue qui mène au pont Vétillard rappelle son souvenir.

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LANCASTRE    Humphrey de, duc de Gloucester

(1390 – 1447)

Capitaine de Calais du 1er nov 1435 à 1439 et Gardien des Cinque Ports pendant ses trente deux dernières années. Fils de Henry IV, frère de Henry V, et oncle de Henry VI, ce « bon vieux Humph’ » est un personnage moins batailleur et plus cultivé, plus diplomate et pacifiste que ses deux frères, desquels il restera proche toute sa vie. Plus qu’un authentique combattant, c’est un intellectuel et spécialiste de la guerre de siège dont les conseils sont précieux. Après la mort de Henry V (1422), il devient le tuteur de son successeur et Lord Protector d’Angleterre. À la mort de son autre frère, Jean, duc de Bedford (1435), il tente de devenir régent, un droit qui lui est vigoureusement contesté par les autres membres du Conseil. En tant que Capitaine, c’est lui qui repousse l’attaque des Bourguignons sur Calais en 1436. La fin de sa vie est marquée par l’arrestation de son épouse pour sorcellerie. Il se retire alors de la vie publique et meurt d’une attaque, trois jours après avoir été lui-même arrêté. Sur l’emplacement de son palais sera plus tard élevé le fameux observatoire astronomique de Greenwich.

fiche par Ph. CASSEZ.

LANCASTRE    Jean de, 1er duc de Bedford

(1389 – 1435, Rouen)

Capitaine Gouverneur de Calais de 1432 à 1435. Très haut personnage de la famille royale anglaise, il est le troisième fils de Henry IV et sera appelé, à son corps défendant, aux plus hautes fonctions. C’est son frère Henry V qui le fait duc de Bedford dès 1414 et il le soutient dans sa politique de conquête en France. Gouverneur de Normandie pendant dix ans (1422/1432), sa responsabilité dans le procès et l’exécution de Jeanne d’Arc est évidente. À la mort précoce du roi (1422), il assume la régence de son neveu Henry VI en association avec son autre frère Humphrey, duc de Clarence, lui-même. s’occupant plus particulièrement des affaires de France, Clarence devenant Lord Protector d’Angleterre. L’année suivante, il épouse la sœur du duc de Bourgogne, renforçant ainsi une alliance essentielle à sa politique française. Il rencontre plusieurs succès contre les armées du roi de Bourges, jusqu’à son échec devant Orléans. Pour faire pièce au conronnement de Charles VII à Reims, il organise celui du jeune Henri VI à Notre-Dame de Paris (1431). Il devient ensuite Capitaine nominal de Calais. Mais le départ des délégués anglais des conférences d’Arras, pendant l’été 1435, consacre l’échec de sa politique et il n’y survit pas. Il est enterré dans la cathédrale de Rouen. De somptueux manuscrits enluminés lui sont dédiés, dont le célèbre Livre d’heures de Bedford. Le régent Bedford aura eu incontestablement l’étoffe d’un chef d’État, mais il lui aura manqué les moyens financiers de sa politique.

fiche par Ph. CASSEZ.

LANDRIN    Célestin

(1851 – 1916)

Collègue de Lennel, il est archiviste de la ville et publie une vingtaine de brochures sur l’Histoire de Saint-Pierre et Calais.

fiche d'après R. FONTAINE.

LANGLET    Auguste

(1901 – 1943, Calais)

Employé à la S.N.C.F., il demeure rue du Vauxhall. Dirigeant communiste, il crée les premiers détachements F.T.P. spécialisés dans les opérations de sabotage, et en devient le chef pour le littoral. Il est mortellement blessé au cours d’une opération sous le pont Gambetta et décède à l’hôpital. Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Son nom avait été donné à une rue de la cité des cheminots, disparue depuis.

fiche d'après R. CHAUSSOIS,
 collection G. PELTIER.

LANGLOIS    Jean Jacques Jules

(Dieppe, 17?? – 1829, Calais)

Blessé en rade de Dunkerque, il s’installe dans la région. Il y arme la corvette le Sylphe, et est promu capitaine de frégate en 1804. L’année suivante, il fait partie de la division de Rochefort et capture plusieurs bateaux ennemis. Prenant le commandement de la frégate l’Armide, il part pour une mission aux Antilles, au cours de laquelle il est fait prisonnier. Il sert encore dans l’Escaut, puis sur le vaisseau école de la marine militaire de Brest. Admis à la retraite, il commande l’une des malles de la ligne Calais-Douvres. Chevalier de l’ordre royal de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, il décède dans son domicile de la rue Neuve. Il avait épousé une sœur de Pierre et Tom Souville .

fiche par Ph. CASSEZ.

LA PLACE,   Pierre Antoine  de

(Calais, 1707 – 1793, Paris)

Après des études au Collège jésuite anglais de Saint-Omer, il est député des États d’Artois en Cour pour le Tiers État en 1740 et 1741. Soutenu par madame de Pompadour, il obtient le secrétariat de l’Académie d’Arras et le privilège pour le Mercure de France à Bruxelles en 1762. Il écrit plusieurs tragédies, qui ne rencontrent aucun succès, dans lesquelles perce son admiration pour Voltaire, qui ne l’apprécie guère. Collaborateur de Beaumarchais pour créer la Société des Auteurs dramatiques. Son ouvrage le plus important est Le Théâtre anglais (1746-1749), dans lequel il traduit ou résume quantités de pièces qu’il fait découvrir au public parisien. Il est le premier traducteur de Shakespeare en français.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

L’APOSTRE    George

(15?? – 1615<)

Historien, il publie en 1615 Calais Port Iccien et ses Antiquités, dans lequel il tente de démontrer que Calais était le port par lequel César embarqua pour l’Angleterre. Cet ouvrage est avant tout le premier consacré à l’histoire de Calais.

fiche par Ph. CASSEZ.

LARTIGAUD    Antoine

(Calais, >1640 – 1716, Paris)

Ce grammairien reste connu pour ses vaines tentatives de réformer l’orthographe française et, dans ce but, a publié Progrès de la véritable ortografe ou l’ortografe françzese fondée sur les principes confirmés par démonstration (Paris, 1669). Dans Les Principes infaillibles et les règles assurées de la juste prononciation de nôtre langue (Paris,1670), il écrit entièrement en phonétique et montre bien que "françois" se prononçait "français", "conoistre" "connaître", etc... Ses idées ayant été mal accueillies, il passe le reste de sa vie ignoré.

fiche par Ph. CASSEZ.

LASSUS    Robert

(Calais, 1930 – 2004 Le Touquet)

Journaliste, caricaturiste et écrivain, Robert Lassus débute sa carrière au quotidien calaisien « LE NORD LITTORAL » à l’âge de 19 ans. Il devient envoyé spécial permanent de « France-Soir » puis de RTL pour la Région Nord Pas-de-Calais. En 1963, il obtient le « Triomphe radio » du meilleur reportage, puis est nommé rédacteur en chef des informations pour la même radio nationale. Sa carrière d’écrivain l’amène à publier de nombreux ouvrages sur les bourdes et calembours tels « French Concon », « La Franconnerie » et « Les Bonnes Bafouilles », best-seller des livres d’humour en 1975. Intime de la famille Vendroux à Calais, il publie « Le Mari de Madame de Gaulle » en 1990. La caricature et le dessin sont ses violons d’Ingres et illustrent souvent ses écrits. Homme de télévision, il fait partie de la première équipe du « Petit Rapporteur » de Jacques Martin en 1975. Il anime ensuite sa propre émission : « Tout l’Nord l’a su » sur FR3 Nord-Pas-de-Calais. Dernier collaborateur de Thierry le Luron, il écrit les textes de ses « Fausses Conférences de Presse » sur RTL et de son dernier spectacle. Il est co-auteur, avec son ami André CULIÉ, de nombreuses revues locales dont, en 1974, la célèbre « Grande Pindroulle ».

fiche par A. ROULIAT, collection A. ROULIAT.

LATHAM    Hubert

(Paris, 1883 – 1912, Fort-Archambault, Tchad)

Pionnier de l’aviation et détenteur de plusieurs records. Quand il se présente pour traverser la Manche en 1909, c’est un débutant qui vient d’apprendre à piloter quelques mois auparavant seulement ! Partant du Blanc Nez, il effectue deux tentatives, la seconde échouant à moins d’un kilomètre de la côte anglaise. Il est alors devancé sur le fil par Blériot . Son audace aérienne devient célèbre, mais c’est pourtant d’un banal accident de chasse qu’il décède, encorné par un buffle. Sa statue, sur le versant du Blanc-Nez, est inaugurée en 1922 en présence de Blériot. Une petite rue porte son nom près de l’avenue… Blériot.

fiche par Ph. CASSEZ,collection G. PELTIER.

LATIMER    William, 4e baron Latimer

(Scampston, Yorkshire, 1330 - 1381)

Gouverneur de Calais au début du règne de Richard II . Combattant à Crécy, il est fait chevalier et sert le roi à Calais puis (1359) en Gascogne. Chevalier de l’ordre de la Jarretière (1361), il combat ensuite en Bretagne et participe à la bataille d’Auray (1364). Il occupe ensuite divers postes à la Cour, dans l’entourage de Jean de Gand, fils du roi. Il devient Constable du château de Douvres et Gardien des Cinque Ports en 1374. Il participe également à des négociations diplomatiques avec le Portugal et la France. Sa chance semble tourner en 1376 quand il devient le premier dans l’Histoire à être victime d’une procédure d’impeachment du Parlement (pour détournement de fonds) mais l’appui de Jean de Gand lui permet de conserver sa position à la Cour. Exécuteur testamentaire d’Édouard III en 1377, il devient alors gouverneur de Calais puis participe à la chevauchée de 1380. Il meurt l’année suivante.

fiche par Ph. CASSEZ.

LATTEIGNANT    Gabriel de

(15?? – 1633<)

Entre 1615 et 1633, il est sept fois mayeur de Calais sous Louis XIII, qu’il reçoit en 1620. Ingénieur, c’est sous son administration qu’est construite la digue qui va du Fort Risban aux dunes de Sangatte, qu’on transforme la citadelle de Calais et qu’on édifie le maître-autel de Notre-Dame. La rue de Latteignant longe l’église du Sacré-Cœur.

fiche par Ph. CASSEZ, d'après F. LENNEL.

LEAVER    (famille)


Ils sont trois, le père, le fils et le neveu, qui mettent au point le métier le mieux adapté au système jacquard pour la fabrication de la dentelle mécanique. La rue du quartier des Fontinettes qui porte leur nom est incorrectement orthographiée avec un « s ».

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LE BEAU    Ernest

(Avesnes-sur-Helpe, 1806 – 1890, Lille)

Bien qu’ayant vécu trente-trois ans à Calais, il n’y est pas né ni décédé. Il exerce d’abord à Chaumont avant de s’installer à Calais comme avocat en 1833. De bonne heure, il manifeste ses sentiments républicains et les journaux locaux montrent qu’il est un adversaire coriace, ne craignant pas les polémiques. Président de la Société d’Agriculture, du Commerce, des Sciences et des Arts de Calais. Présent à Paris lors de la chute de Louis-Philippe, il se précipite à Calais pour obtenir la démission du maire Legros-Devot et le remplacer. Il reste en poste un an, jusqu’au 19 mars 1849, et c’est alors qu’est inauguré le chemin de fer à Calais. Il est également Conseiller général du Pas-de-Calais. Conseiller municipal, il démissionne pour ne pas avoir à prêter serment de fidélité à Louis-Napoléon Bonaparte. De nouveau conseiller municipal en 1870, il quitte définitivement Calais l’année suivante car il est nommé Juge de Paix dans le Loiret.

fiche par Ph. CASSEZ, collection R. RUET.

LE BIHAN    Jean

(1921 – 1943, à la citadelle d’Arras)

Élève du pensionnat Saint-Pierre, il devient instituteur-remplaçant à Fréthun en 1939. Résistant gaulliste depuis la fin de 1940, il cache des armes chez lui, rue du Cheval Gris. Évitant l’arrestation de peu, il s’enfuit à Paris où la Gestapo le retrouve. Interné à Fresnes puis à Loos, où se trouve également son père, il est fusillé à vingt deux ans, en même temps que l’abbé René Bonpain de Rosendaël. Un bout de rue porte son nom près de la route de Saint-Omer.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LE BIHAN    Laurent

(1890 – 1948, Calais)

Mobilisé en 1914-18 à bord d’un dragueur de mines basé à Calais, il s’y marie. Aiguilleur de la S.N.C.F., il demeure rue Berthois. En 1940, il déménage rue du 29-Juillet. Arrêté en même temps que son fils Jean, il est condamné à cinq ans de prison et est détenu comme lui à Loos. Il offre en vain sa vie pour sauver celle de son fils, ce qui lui vaut néanmoins une réduction de peine. Déporté au camp de Ziggenheim (Cassel), il ne pèse plus que quarante sept kilos à son retour de captivité, et meurt moins de trois ans plus tard, sans avoir recouvré la santé.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LEBLOND    François

(Hesdin, 1805 – 1870, Saint-Pierre)

Infatigable animateur d’une ville de Saint-Pierre alors en pleine expansion, il est quatre fois investi maire (de 1848 à 1865, puis de nouveau en 1868 jusqu’à son décès). Sous son administration, la ville se transforme complètement : vingt-neuf rues sont créées, ainsi que la Place Crèvecœur, l’hospice, un nouveau cimetière, les bains et lavoirs, l’école primaire supérieure, l’école d’architecture, la bibliothèque publique, un système d’éclairage des rues, et l’apport de l’eau potable de Guînes. Par une singulière ironie de l’histoire, le premier service funèbre célébré dans la nouvelle église Saint-Pierre, une autre de ses réalisations, est… le sien. À l’unanimité, le conseil municipal de Saint-Pierre offre d’ériger une statue à sa mémoire sur la place Crèvecœur. On sait ce qu’il en est… Une modeste rue près de la porte de Lille porte néanmoins son nom.

fiche par Ph. CASSEZ, collection R. RUET.

LECOMTE    Charles

(Calais, 1860 – 1897<)

Docteur en Droit, il débute dans la magistrature comme substitut du procureur de la République à Tahiti (1887). Juge-président du tribunal de Papeete (1893), il exerce également à Nouméa.

fiche d'après Dictionnaire du Pas-de-Calais.

LECOUFFE    Auguste Albert Joseph

(La Bassée, 1806 – 1878, ? ?)

Installé rue Verte comme médecin, d’un dévouement remarquable pendant les épidémies de choléra qui frappent la région en 1832 comme en 1866, il entre très jeune au conseil municipal de Saint-Pierre – à vingt-cinq ans – et se trouve mêlé aux affaires publiques pendant un tiers de siècle. Adjoint en 1865, il le reste jusqu’à la mort de Henry Leblond et assure d’abord l’intérim pendant la guerre de 1870, avant d’être définitivement investi le 31 octobre. Il met fin à ses fonctions le 22 juin 1873. Une vie passée au service d’autrui. Une ruelle au bout de la rue des Quatre Coins lui rend hommage.

fiche F. LENNEL, collection R. RUET.

LEFEBVRE    Armand François

(Calais, 1709 – 1760, au Cambodge)

Il quitte la France comme missionnaire au Siam (1737), en Cochinchine (1744), où il est vicaire apostolique, puis au Cambodge (1755). Il est fait évêque de Noelene « in partibus infidelium » (1743).

fiche par Ph. CASSEZ, d'après G. DAUCHARD.

LEFEBVRE    l’abbé

(Calais, 1707 –  ? ?)

Prêtre de la Doctrine chrétienne, il est l’auteur de l’Histoire générale et particulière de la ville de Calais et du Calaisis ou pays reconquis, précédé de l’histoire des Morins, ses plus anciens habitants (Paris, 1766). Ce livre reflète assez bien l’atmosphère propre au XVIIIème siècle où l’érudition cède parfois le pas à la philosophie. Lennel lui reproche toutefois d’avoir propagé des idées fausses qui seront répétées pendant tout le XIXème siècle.

fiche d'après F. LENNEL.

LEFEBVRE    Jules

(Calais, 1892 – 1980, Calais)

Maire de Calais pendant l’entre-deux-guerres, du 11 mars 1934 au 19 mai 1935. Pour son attitude courageuse pendant la Guerre 14-18 (blessé, gazé et plusieurs fois décoré), il est populaire auprès des anciens combattants, ce qui lui vaut d’entrer au Conseil municipal dès 1919, puis de devenir adjoint de Léon Vincent . Lorsque ce dernier démissionne, il le remplace à la veille des évènements de février 1934 à Paris qui entraînent la chute du gouvernement Daladier. Six semaines plus tard, le jour de son élection est marqué par une charge de cavalerie sur les manifestants communistes, dont trois sont arrêtés, ce qui lui vaut le surnom de « matraqueur », alors qu’il n’y est sans doute pour rien. Sa nomination est salué tant par la Marseillaise que par l’Internationale, par les applaudissements que par les huées ! Les quatorze mois qu’il passe dans le fauteuil majoral sont marqués par les grèves et le chômage, et il est balayé aux municipales de 1936 qui voient la victoire du Front Populaire. Membre de la Résistance pendant la seconde Guerre mondiale, il revient au Conseil municipal en 1949, devient adjoint aux travaux de Jacques Vendroux puis premier adjoint de Charles Beaugrand en 1969. Il décède, presque nonagénaire, dans le domicile de la rue de Puebla où il aura passé toute sa vie.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection R. RUET.

LEFEVRE    Raymond

(Calais, 1929 – 2008, Seine-Port)

Pianiste, chef d’orchestre et compositeur. Premier prix de piano et flûte au Conservatoire de Paris, il anime pendant longtemps les émissions de télévision. Collaborateur de Guy Lux (Le palmarès de la chanson) et de Jacques Martin (Dimanche Martin), il est pianiste de jazz dans l’orchestre de Franck Pourcel. Effectuant de nombreuses tournées au Japon et en Allemagne, il reste célèbre comme l’auteur de la musique des films de la série des « Gendarmes » avec Louis de Funès, ainsi que de certains succès de Gilbert Bécaud (Le jour où la pluie viendra), de Dalida et de Polnareff (Ame câline)..

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LE FRANCQ    Antoine

(Calais, 1757 – 1817<, Calais)

Il embarque comme mousse sur les navires marchands. Alors qu’il vient d’avoir vingt ans, son navire coule en Martinique et il s’engage comme lieutenant sur une galère américaine. Il livre ainsi combat aux Anglais pendant la guerre d’indépendance des futurs États-Unis. Capturé en 1778, il réussit à s’évader et à rentrer à Calais. Pendant deux ans, il se livre à des activités de course en mer du Nord à bord de navires dunkerquois, avant de partir, en 1781, au service de la Compagnie des Indes. Il est de nouveau prisonnier des Anglais (1782), qui l’internent à Bombay. De retour à Calais en 1791, il se rend à Brest et commence alors une carrière dans la Marine de guerre française, pour laquelle il devient rapidement Capitaine de vaisseau (1793). Affecté à bord de « L’Entreprenant », il y rencontre un jeune Calaisien, dont il devient en quelque sorte le parrain : Tom Souville . Partageant les idées révolutionnaires, il tombe en disgrâce après le 9 Thermidor, et préfère démissionner. Sa carrière ne s’en remettra pas. Réintégré, mais avec un grade inférieur, il reçoit des missions de surveillance sans grand intérêt le long des côtes. Il est admis à la retraite en 1817.

fiche par Ph. CASSEZ.

LEGRAND    Jean

(Brunoy, Essonne, 1927 – 1945, en déportation)

Arrivé à Calais à l’âge de six ans, il est élève au pensionnat Saint-Pierre. Trompettiste, il joue dans l’orchestre du Théâtre. En octobre 1943, il est arrêté chez lui, boulevard Pasteur, pour avoir manqué de respect envers Hitler, et est déporté en Allemagne (avec Paul Mehuys, de Coulogne). Pour avoir tenté plusieurs fois de s’évader, il est guillotiné le 9 mars 1945 dans la cour de la prison de Wolfenbüttel, devant tous les prisonniers réunis afin que cela serve d’exemple. Il n’avait pas encore dix-neuf ans. Une petite rue du Beau-Marais rappelle son souvenir.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LEGRAND    Pierre Joseph

(Dunkerque, 1819 – 1890, Calais)

Installé à Calais suite à son mariage avec une demoiselle Mouron, il entre au conseil municipal en 1855. Successeur de Liévin Delhaye, dont il était l’adjoint depuis sept ans, il est maire de Calais sous le Second Empire, du 9 mars 1867 au 11 juin 1870 (démission). Il est également conseiller général (1870).

fiche d'après F. LENNEL, collection R. RUET.

LEGROS    Alfred

(Calais, 1920 – 1944, à la citadelle de Calais)

Employé aux chemins de fer, il fait partie des F.T.P. qui sont arrêtés puis passés par les armes à la suite d’un sabotage à l’usine Brampton. Arrêté lui aussi, son père est libéré faute de preuves.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LEGROS-DEVOT    Nicolas Auguste

(Calais, 1803 – 1854, Calais)

À peine âgé de deux mois, il se trouve dans son berceau à l’hôtel Dessin quand les Anglais le bombardent ; il en sort miraculeusement indemne. Il attend d’avoir la trentaine pour s’engager dans la vie publique, mais son ascension est alors rapide. Après avoir fait preuve de remarquables qualités d’organisateur à la tête de la garde nationale de Calais, il devient l’adjoint puis le successeur de Jacques Leveux à la mairie de Calais, le 16 janvier 1842. Pendant son mandat sont réalisés d’importants travaux du port (le bassin ouest), érigé le phare, abattu le front sud. Il est également préoccupé de l’instruction et du bureau de bienfaisance. Homme cultivé, il crée la commission historique qui collectera tant de documents relatifs au passé de la ville. Il est également membre de la Société des Antiquaires de la Morinie, et de la Société géologique de France. Démissionnant dès la chute de Louis-Philippe, le 28 février 1848, il est élu député à l’Assemblée Nationale l’année suivante et membre du Conseil général du Pas-de-Calais. La mort subite de cet infatigable défenseur des intérêts calaisiens jette sur la ville un deuil général car, à cinquante ans seulement, il était loin d’avoir son destin politique derrière lui.

fiche par Ph. CASSEZ, collection R. RUET.

LE JEUNE    Ernest

(Calais, 1841 1– 89?, Calais)

Issu d’un Le Jeune et d’une Mollien, il est le dernier représentant de deux familles qui ont marqué l’histoire de Calais. Fils d’un musicien, il entre à dix-huit ans au Conservatoire de Paris. Il en revient cinq ans plus tard pour prendre la direction de la Société Philharmonique. En 1872, il est nommé chef de la Musique municipale qui, sous sa direction, collectionne les triomphes dans les concours et procure à la ville de Calais une flatteuse réputation. Il tient également la baguette au théâtre. Il est encore, pendant vingt ans, professeur de solfège à l’Académie de musique, puis en devient directeur. Pianiste, il est aussi compositeur (opérette, messe, marches…) et c’est lui qui écrit la « Cantate aux Bourgeois de Calais » présentée lors de l’inauguration du monument. Ses talents ne se limitent cependant pas à la musique. Membre de la Société française d’archéologie, membre correspondant de la Société des Antiquaires de la Morinie, il publie une « Histoire de Calais et des pays circonvoisins » (1879-82). Alliant de pair l’art et la science, cet érudit est l’un des promoteurs des études préhistoriques. En 1875, il organise dans la région du Nord une série de conférences de vulgarisation sur cette science, alors naissante. Fouillant aux Noires-Mottes et à Hydrequent, il se spécialise dans l’étude des silex taillés, qu’il va présenter au congrès de Bruxelles. En 1878, il crée les « Annales du Calaisis », une publication toujours très recherchée par les amateurs d’histoire locale. Pendant les dernières années, il est diminué par la maladie qui finit par l’emporter, à cinquante-quatre ans seulement, dans son domicile de la rue de Croÿ. Une rue de Calais Nord, à proximité du Musée, porte aujourd’hui son nom.

fiche par G. BEAUVILLAIN et Ph. CASSEZ,
 collection P. HÉDOUX.

LELEUX    Antoine

(Calais, 1781 – 1849, Calais)

Calaisien pur souche, issu d’un milieu très modeste du quartier de Notre-Dame, il connaît une existence dont n’auraient pu rêver ses parents. À vingt ans, il part travailler dans une librairie de Londres. Là, il fait la connaissance de deux grandes figures de l’Histoire sud-américaine, le général Miranda et le jeune Simon Bolivar. Il les suit au Venezuela et participe aux luttes pour l’indépendance, à Caracas d’abord, à Carthagène ensuite. Ami personnel de Bolivar, pour lequel il est beaucoup plus qu’un collaborateur, il gravit les échelons jusqu’à devenir Secrétaire d’État de la République. Chargé de mission, il rentre en France au moment de Waterloo. Mais les contre-attaques espagnoles ayant mis fin au mouvement indépendantiste en Colombie, il ne peut y retourner et décide de faire carrière, et de fonder famille, dans sa ville natale. Rue Royale, il développe en quelques années la plus grande librairie de l’histoire de Calais. Il cumule les activités : imprimeur, rédacteur et éditeur de journaux locaux, Président de la Société d’Agriculture, vénérable de la loge maçonnique, conseiller municipal… il est une figure-charnière de la vie intellectuelle calaisienne pendant la Restauration et la monarchie de Juillet. Républicain, démocrate, adversaire de la peine de mort, défenseur des droits des femmes et de la liberté, il affiche des convictions qui semblent bien en avance sur leur temps. Antoine Leleux est ce petit Calaisien parti de rien dont le nom figure dans les dictionnaires sud-américains. En dépit d’un second séjour en Colombie, il n’a jamais revu Bolivar, dont le portrait a orné son salon jusqu’à sa mort. Une rue porte son nom près de la gare des Fontinettes.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LELIEVRE    Matthieu

(Calais, 1840 – 1897<)

Devenu pasteur à dix neuf ans, il exerce successivement son ministère à Bourdeaux (1859), Codognan (1865), Nîmes (1869) et Paris (1879). Docteur en théologie (honoris causa), il est membre fondateur de la mission intérieure de Nîmes, qu’il représente aux réunions de l’Alliance évangélique à New York en 1873. Directeur de l’hebdomadaire l’Evangéliste (1870) et rédacteur du Journal des Écoles du dimanche (1888), il est auteur de nombreux ouvrages historiques, consacrés surtout à des biographies et aux huguenots.

fiche d'après Dictionnaire du Pas-de-Calais..

LELONG    Gaston

(1924 – 1944, fort de Breendonck, Anvers)

Contremaître, demeurant quai du Commerce, il est membre des F.T.P. qui organisent des coups de main et des attaques à main armée dans le Boulonnais, il assassine le journaliste collaborateur Henry Gross en septembre 1943. Trois mois plus tard, il est arrêté en gare de Saint-Omer, et interné à Loos. Il est pendu le 3 mars. Une rue du Beau-Marais rappelle son sacrifice, près de la rocade Est.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

LEMOINE    Henri

((? – ?)<)

Historien local.

fiche par ...

LEMOINE    Martin

(Calais, 1776 – 1834, Calais)

Il est de toutes les guerres de la Révolution et de l’Empire – vingt-deux campagnes ! Entré comme simple grenadier dans la garde impériale, il y finit capitaine. Partout où la garde suit l’Empereur, Lemoine est là, que ce soit en Allemagne en Espagne ou en Russie. Grièvement blessé en Belgique en 1814, il revient finir ses jours dans sa ville natale. Quinze ans plus tard, il est tiré de sa retraite par la révolution de juillet 1830 pour reprendre du service dans la garde nationale.

fiche par Ph. CASSEZ.

LENCQUESAING de   

(1824 – 1902)

Dernier représentant d’un clergé aristocratique très vieille France, il est curé de Notre-Dame depuis 1863 et archiprêtre de Calais pendant les quinze dernières années de sa vie. Chanoine honoraire.

fiche d'après R. FONTAINE, collection G. PELTIER.

LENGAIGNE   Antoine François

(?, 1752 – 1795, ?)

Maire de Saint-Pierre pendant la Révolution, du 25 juin au 7 octobre 1795 (décès).

fiche par Ph. CASSEZ.

LENGAIGNE    Joseph

(?, 1795 – 1847, ?)

Second adjoint, il assure l’intérim de la mairie de Saint-Pierre pendant cinq mois en 1833.

fiche par Ph. CASSEZ.

LENNEL    Fernand

(Ault, 1868 – Arras, 1926)

Élève au collège de Saint-Riquier, il termine ses études secondaires au lycée Louis-le Grand à Paris et obtient le baccalauréat avec mention « très bien ». Après sa licence, il soutient une thèse de doctorat en Histoire et est nommé professeur à Avallon, dans l’Yonne, puis à Calais, où il enseigne pendant dix ans au collège de la rue Leveux, dans l’ancien Calais Nord. Il devient le plus érudit des historiens locaux. Son Calais par l’image (1904) reste une référence incontournable. Il publie ensuite Calais des origines à la domination anglaise puis Calais sous la domination anglaise. Nommé au collège d’Arras en 1910, Fernand Lennel devient président des Rosati et publie une Histoire de la Flandre et de l’Artois. La guerre de 1914 le contraint à se réfugier à Angers : il y enseigne et préside l’association des réfugiés du Pas-de-Calais. Après la guerre, il est nommé à Laon, puis à Douai, où il publie Au pays des beffrois. La maladie l’oblige à interrompre ses activités en 1923, et il décède en 1926, à l’âge de 59 ans. Une rue près de la place d’Armes porte son nom.

fiche par B. COMYN et Ph. CASSEZ,
 collection G. BEAUVILLAIN.

LEPILIER    Maxime

(Calais, 179? – 1846<)

Fils d’un brasseur calaisien, il s’exile volontairement, ainsi que l’un de ses frères, en 1817 pour suivre le fils du maréchal Ney au Brésil. Poursuivant sa carrière nomade, il parvient à Madagascar où, favorisé par le sort, il finit par épouser la fille du roi Radama. En 1846, il est donc membre de la famille royale, habite Tamatave et possède les plus grandes salaisons de bœuf de l’île.

fiche par Ph. CASSEZ.

LEPRETRE    Charlet

(– 1940, Éclaibes, Nord)

Sapeur-pompier incorporé au 84e R.I., il commande un commando d’Africains qui oppose une vive résistance le 18 mai aux Allemands. Ceux-ci l’exécutent, faisant de lui le premier Calaisien fusillé de la seconde Guerre mondiale.

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LE ROY    Désiré

(Calais, 1797– 1873, Calais)

Fils d’imprimeur, il installe très jeune un atelier typographique rue des Boucheries. Il fonde en 1825 le premier hebdomadaire local, de tendance conservatrice, le Journal de Calais, qui devait paraître jusqu’en 1892. Il joue un rôle de premier plan dans ce qui est publié à Calais pendant un demi-siècle. Il a été conseiller municipal pendant la monarchie de Juillet. Il y meurt à soixante-seize ans. Il épouse la fille d’un industriel anglais, Maxton, installé à Calais.

fiche par Ph. CASSEZ.

LESAGE    Léon-Jacques

(1841 – 1923)

Sous Napoléon III, il participe à l’expédition du Mexique à bord de « la Nièvre », puis revient à Calais comme pilote du port et patron du canot de sauvetage. Ayant sauvé plus de cent vies humaines, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur. Une toute petite rue près de l’église du Courgain porte son nom.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection P. HÉDOUX.

LEVASSEUR    Olivier dit La Buse

(Calais, 1672 – 1730, Saint-Paul de La Réunion)

Fils d’un flibustier, il s’associe au pirate Taylor pour écumer l’océan Indien. En 1721, il s’empare de la Vierge du Cap, navire portugais de 72 canons réfugié à Saint-Denis (de La Réunion), à bord duquel se trouvent le vice-roi des Indes et l’archevêque de Goa. S’il n’exige pas de rançon de ces personnages de haut rang, il fait main basse sur leur trésor, tout en perles, diamants, or et vaisselle d’argent. L’année suivante, l’arrivée de Dugay-Trouin met fin à la piraterie dans les parages. Le Roi offre sa clémence en échange de la restitution du butin, ce que Levasseur ne fait qu’en partie. Arrêté, il est condamné à mort et pendu. Au dernier moment, il livre le secret de la cachette de son trésor sous la forme d’un pictogramme, jamais déchiffré depuis. Cette aventure, dans la grande tradition de la piraterie, continue de susciter bien des convoitises aujourd’hui, le trésor en question étant estimé à… plusieurs milliards d’euros.

fiche par L. HERBAUT, collection G. PELTIER.

LEVAVASSEUR    Pierre père

(1843 – 1931)

Pilote et patron du canot de sauvetage, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur. Une toute petite rue près de l’église du Courgain porte son nom.

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LEVAVASSEUR    Pierre fils

(1870 – 1935, Blériot-Plage)

Il commande le premier canot à moteur du port et sauve plus de quatre-vingt vies humaines. Chef pilote, il totalise six cents mois en mer. Sa fille épouse Léon Avron.

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

LEVEUX    (famille)


Les Le Veux, originaires de Boulogne, font leur apparition à Calais au moment de la révocation de l’édit de Nantes. À partir de la Révolution, le nom est orthographié Leveux. La branche calaisienne s’éteint au milieu du XIXe siècle.

fiche par Ph. CASSEZ.

LEVEUX    Jacques Gaspard père

(Calais, 1745 – 1816, Calais)

À la mort de son père en 1764, il hérite la fonction de receveur principal au port de Calais des droits du duc de Penthièvre, amiral de France, qu’il conserve jusqu’en 1789. Membre fondateur (1784) puis vénérable de la loge Saint-Louis des Amis réunis, il ne joue aucun rôle dans les affaires de la ville avant la Révolution, et débute donc sa carrière publique déjà quadragénaire. Élu Maire de Calais le 6 décembre 1790, il a pour première tâche d’apurer définitivement les comptes de la municipalité de de Béhague, que son prédécesseur (Carpentier ) n’avait pas acceptés. Son mandat est rendu difficile par la guerre, qui éclate en avril 1792, et aussi par le climat particulier de suspicion que font peser sur tous les magistrats les patriotes zélés et les sociétés populaires. Sincèrement acquis aux idées nouvelles, il n’en modère pas moins les excès des extrémistes, et c’est à lui que Calais doit d’avoir traversé sans violence les heures sombres de la Terreur. Il reçoit chez lui à l’improviste le redoutable Joseph Le Bon, en 1793, alors qu’il héberge clandestinement le duc de Choiseul et le chevalier de Montmorency. Député du Pas-de-Calais à la Convention, il est réélu maire le 9 décembre 1792, avec 327 voix sur 348 votants. Mais le tirage au sort du 15 mars 1797 le désigne comme membre sortant, et il disparaît définitivement de la vie politique locale, à laquelle il n’aura finalement participé que peu d’années. Son effacement est dû en partie à une douloureuse maladie, qui le handicape (paralysie) pendant les dernières années. Sous l’Empire, il n’est plus que président du Tribunal de Commerce (de 1801 à 1812). Il figure à la réception de Louis XVIII à Calais en 1814, et reçoit la Légion d’Honneur, sans doute en souvenir de son attitude courageuse en faveur des émigrés royalistes pendant la Révolution. Il connaît une mort « foudroyante » peu après, à l’âge de soixante-dix ans.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LEVEUX    Jacques Quentin fils

(Calais, 1781 – 1847, Calais)

Fils du précédent . Dirigeant la plus ancienne maison de commerce de la ville, il siège au tribunal de commerce (en tant que juge). Consul (des États-Unis, du Portugal, du Danemark…), négociant et armateur, membre de la Chambre de Commerce, adjoint au maire, fondateur de la Société philharmonique… on n’en finirait pas d’énumérer ses fonctions. Il devient à son tour maire de Calais le 3 août 1830 et le reste pendant onze années. C’est pendant son mandat que l’on commence à aménager la plage pour y accueillir les baigneurs et que l’on creuse le bassin ouest du port. Des ennuis de santé l’amènent à se retirer en janvier 1842, mais il demeure conseiller municipal jusqu’à sa mort. Avec les funérailles imposantes du dernier des Leveux s’achève la généalogie directe de cette famille de la bourgeoisie calaisienne, dont les descendants s’appellent Vendroux . La rue de la Comédie, où ils habitaient, porte depuis leur nom.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LHEUREUX    Henry Lucien

(Saint-Pierre, 1829 – 1882, Saint-Pierre)

Maire de Saint-Pierre au début de la Troisième République. Fils d’un fabricant de tulle, Henry Lucien Lheureux devient à son tour patron, en association avec ses frères. Il s’investit dans les sociétés locales, devenant administrateur de l’hospice civil, membre de la Société Agricole et Industrielle, et d’autres sociétés encore. Il s’intéresse à la politique et entre au conseil municipal de Saint-Pierre en 1860. Il est conseiller d’Arrondissement de 1877 à sa mort. Il devient maire après la démission de Crespin, le 23 novembre 1879, mais ne le reste que quelques semaines (démission), faisant place à Van Grutten . Malade, il part se soigner à Cannes mais, sentant sa fin proche, arrive à rentrer chez lui pour y mourir, à cinquante deux ans seulement. Le quai qui part du pont de Saint-Pierre vers Coulogne porte son nom.

fiche par G. BEAUVILLAIN et Ph. CASSEZ,
 collection P. HÉDOUX.

LICKE   Joseph

(Saint-Pierre, 1822 – 1897<)

Médecin militaire en métropole et (1847-1854) à Constantine (Algérie), il s’établit ensuite à Maisons-Laffitte où il exerce à l’Assistance publique et à l’hippodrome.

fiche d'après Dictionnaire du Pas-de-Calais.

LISLE  Lord, Arthur Plantagenêt, vicomte

(Calais, c 1470 – 1541, Londres)

Fils naturel d’Édward IV. Vice-amiral d’Angleterre, d’Irlande et d’Aquitaine, il succède à Lord Berners comme député de Calais en 1533. Favori de Henri VIII, qu’il accompagne au camp du Drap d’Or, il est confronté aux premiers troubles dus à la Réforme, rappelé en 1539, et emprisonné à la Tour de Londres. Jugé, il décède d’un arrêt cardiaque à l’annonce de son acquittement. Il laisse une volumineuse correspondance familiale, riche en renseignements sur la vie de Calais à l’époque.

fiche par Ph. CASSEZ, d'après F. LENEL.

LOCKWOOD    Didier

(Calais, 1956 – 2018,Paris)

Premier prix du Conservatoire de Calais, il a une formation classique mais s’oriente définitivement vers le violon de jazz en 1974. Jouant dans le monde entier, et avec les plus grands noms de la musique, il est sans doute de nos jours le Calaisien le plus célèbre.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LOTERELL   Hugh

(c 1364 - 1428)

Capitaine de Calais en 1402. Le véritable titulaire est le comte de Somerset, Loterell n’étant que son Lieutenant. Il délivre, le 24 juillet, un sauf-conduit pour les ambassadeurs français venant traiter à Calais. Il semble qu’il soit encore à Calais en 1404. Premier Lord de Dunster Castle.

fiche par Ph. CASSEZ.

LOUCHEZ   François

(? –?)

Président du Tribunal de Commerce à dix-sept reprises entre 1849 et 1874.

fiche par Ph. CASSEZ.

LOUIS XIII  

(Fontainebleau, 1601 – 1643, Saint-Germain-en-Laye)

Roi de France depuis 1610. Il séjourne à Calais en décembre 1620, et en mai 1632 (avec Richelieu ).

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LOUIS XIV   

(Saint-Germain-en-Laye, 1638 – 1715, Versailles)

Roi de France depuis 1643. Il séjourne à Calais, avec Mazarin, deux mois en 1658, pendant lesquels il tombe gravement malade ; en décembre 1662 ; avril 1670 ; avril 1677, avec Vauban ; juillet 1779 et juillet 1680.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

LOUIS XV  

(Versailles, 1710 – 1774, Versailles)

Roi de France depuis 1715. Il séjourne à Calais en juillet 1744.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. Peltier.

LOUIS XVIII

(Versailles, 1755 – 1824, Paris)

Roi de France depuis 1795. Frère de Louis XVI et du futur Charles X, il émigre en 1791. Réfugié finalement en Angleterre, c’est par Calais qu’il rentre en France après vingt-trois ans d’exil. Il passe alors deux nuits à l’hôtel Dessin en avril 1814. Une colonne est aussitôt érigée sur le port pour commémorer cet événement ; elle s’y tient toujours.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

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