DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre R

 

 
 
 

RAFFENEAU DE LISLE   Adrien  

(Versailles, 1773 – 1843, Paris)

Admis à l’École Polytechnique dès sa fondation, cet ancien de l’expédition d’Égypte, devenu ingénieur en chef des Ponts & Chaussées, est chargé par Napoléon des travaux du port d’Ostende. Arrivé en 1819 à Arras, il réside pendant treize ans dans le département, ce qui lui vaut la responsabilité des travaux d’agrandissement du port de Calais (bassin ouest), que dirige Néhou*. Il travaille également à la digue de Sangatte et à la jetée de Boulogne. Élu aux législatives de 1842, il meurt un an plus tard, quelques jours avant l’inauguration de l’écluse à laquelle la municipalité donne, immédiatement, son nom. La rue Raffeneau se trouve face à la rue Néhou, de l’autre côté de la place Crèvecœur. 

fiche par Ph. CASSEZ.

RANSON   Émile  

(Saint-Pierre, 1880 – 1952, Calais)

Émile Ranson est le fondateur, dans les années 1923-1925, de l’École de Natation et de Sauvetage de Calais, devenue Calais Natation. D’abord apprenti boucher, il entre dans la dentelle. Après un service militaire de deux ans (1899-1900), il loue puis achète des métiers, et il devient façonnier, travaillant pour divers fabricants. Pendant la guerre de 1914-18, il est mobilisé. Dans les années 1920, la dentelle se vend bien, en particulier aux États-Unis. C’est pendant cette période faste qu’Émile Ranson, avec l’aide de quelques fabricants, lance l’École de natation de la Rivière Neuve. Avec la crise de 1929, il se reconvertit dans la bonneterie. En 1935, il est élu conseiller municipal sur la liste de gauche conduite par Lucien Vadez, auquel il propose la construction d’une piscine, mais il y a d’autres priorités et la guerre vient tout remettre en cause. De nouveau conseiller municipal (sur la liste de Gaston Berthe), Émile Ranson décède avant d’avoir connu les bassins édifiés près du canal au milieu des années 1950 ou la piscine qui porte, à juste titre, son nom.

fiche d'après B. COMYN, collection G. PELTIER.

RAOULT   Antoine  

(? –?)

Mayeur de Calais sous Louis XIII (1628-1642) .

fiche par Ph. CASSEZ.

RAULT   Alexandre  

(? –?)

 

Cinq fois mayeur de Calais, de 1637 à 1663. 

                                                                        fiche par Ph. CASSEZ.

RAVISSE  

(famille)

Présents à Calais depuis le XVIIIème siècle, les Ravisse occupent, de père en fils, d’importantes fonctions au conseil municipal et à la Chambre de Commerce pendant une centaine d’années. La rue Charles Ravisse se trouve près de la Chambre de Commerce. 

fiche par Ph. CASSEZ.

RAVISSE   Charles  

(Calais, 1819 – 1905, Calais)

Fils et petit-fils d’horlogers bijoutiers, horloger lui-même rue Royale, il entre au conseil municipal en 1878 et devient adjoint six ans plus tard. C’est lui qui est nommé président de la délégation provisoire chargée d’administrer la commune entre la date où la loi promulgue l’union des deux villes de Calais et Saint-Pierre (29 janvier 1885) et celle de l’installation du maire élu (10 mars). Il n’aura été qu’un maire de transition, mais il est celui qui célèbre les premiers mariages de la commune nouvelle. Il fait partie de l’assemblée communale pendant encore dix ans. Vice-président du Bureau de bienfaisance. Père du suivant.  

fiche par Ph. CASSEZ d'après R. CHAUSSOIS et F. LENNEL
collection R. RUET.

RAVISSE   Henri  

(1856 – 1928)

Adjoint au maire pendant la guerre 14-18, vice-président de la Chambre de Commerce et Président de la Chambre syndicale des fabricants de tulles. Père du suivant.

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

RAVISSE   Charles   

(Calais, 1882 – 1968, Calais)

"Élève au collège de la rue Leveux puis de l’École supérieure de Commerce du Havre (où il fait la connaissance du jeune René Coty), il séjourne ensuite dans les pays scandinaves, à Liverpool, à Madrid et à Kiev ; il parle sept langues. Devenu courtier maritime en 1907, il le restera pendant un demi-siècle. Quatre ans plus tard, il est membre fondateur de la Fédération maritime du port de Calais. Pendant la guerre 14-18, il est attaché à la mission navale de Londres, puis est appelé, à l’Amirauté à Paris. Conseiller municipal à son retour (1920-25), c’est à la Chambre de Commerce, où il entre en 1926, qu’il préfère s’investir de façon durable. Chevalier de la Légion d’honneur, de l’Ordre royal d’Orange-Nassau, consul des Pays-Bas, vice-consul de Grèce, conseiller de la Banque de France (1937), président d’honneur de la société de sauvetage, il participe à la renaissance du port après 1944. Il est Président de la Chambre de Commerce de 1961 à 1964. Membre du comité des Amis du vieux Calais. Ami de longue date de la famille Vendroux. Père du suivant.

fiche par Ph. CASSEZ d'après R. CHAUSSOIS
collection G. PELTIER.

RAVISSE   Henri   

(1929 – 1997, Calais)

Élève au collège de la rue Leveux puis au lycée Ribot de Saint-Omer, il voit ses études interrompues par la guerre. Après le service militaire, il effectue des années de séjours dans les pays étrangers afin d’en maîtriser la langue (Angleterre, Pays-Bas, Danemark, Suède, Allemagne, Espagne). Courtier maritime. Conseiller municipal de 1959 à 1965, date à laquelle il intègre la Chambre de Commerce, dont il devient Président de 1980 à 1997. Sous sa direction, elle agrandit le chenal et réalise le port en eau profonde, qui porte son nom. On lui doit également l’arrivée de l’autoroute au port. Consul de Finlande. Chevalier de la Légion d’honneur.  

fiche d'après A. VION, collection P. HÉDOUX.

RÉANT   Philéas 

(1890 – 1943, en déportation)

Industriel de la rue Van Grutten, il est résistant dans le réseau de Gaston Berthe. Arrêté le 21 février 1942, il est interné à Loos. Condamné aux travaux forcés, il est déporté Nacht und Nebel et disparaît au camp de Esterwegen (Basse-Saxe). Une rue porte son nom près du fort Nieulay. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

REINE   Dominique-Édouard  

(Calais, 1809 – 1847, Alger)

Enfant de deux familles de marins (sa mère est une Margollé), il navigue sur des navires de commerce, et s’embarque à dix neuf ans sur la frégate Belle-Gabrielle. Il participe aux expéditions d’Ancône et d’Alger (1830), puis part dans l’Atlantique sud avec la flotte de l’amiral Leblanc envoyée par Louis-Philippe pour faire entendre raison au dictateur argentin Rosas (1838). Nommé chevalier de la Légion-d’Honneur et lieutenant de vaisseau l’année suivante, il revient brièvement à Calais avant de repartir, dans le Pacifique cette fois, avec la fameuse expédition de l’amiral Dupetit-Thouars qui fait passer sous protectorat français les Marquises et Tahiti, dont Reine est l’un des administrateurs (1842). Il rentre en France au printemps de 1844 et repart comme commandant du navire à vapeur Le Phare. Une inflammation au cerveau le surprend dans la fleur de l’âge. Une toute petite rue du Courgain porte son nom.

fiche par Ph. CASSEZ d'après F. LENNEL
collection G. PELTIER.

REISENTHEL   Quentin  

(Calais, 1778 – 1854, Calais)

Il est l’un de ceux qui, après Waterloo, s’emploient à redonner son lustre au commerce calaisien. Armateur sur la ligne de Londres, impliqué dans la pêche au hareng, négociant (dans le commerce des grains), propriétaire d’immeubles, président du Tribunal de commerce puis premier président de la Chambre de Commerce à sa création (1828) et de nouveau en 1833 et 1840, membre fondateur de la Compagnie commerciale de Calais en 1838, il est aussi conseiller municipal de 1833 à 1834. Il compte parmi ceux qui contribuent le plus à la transformation du port de Calais sous la monarchie de Juillet. En 1814, il épouse la petite-fille de l’hôtelier Meurice. 

fiche par Ph. CASSEZ, collection P. HÉDOUX.

RENARD-PIQUENDAIRE   Jean-Baptiste   

(c 1787 – 1852<)

Négociant-armateur, impliqué dans le commerce du bois et la pêche au hareng, seul industriel déclaré à Calais en 1818, fabricant de savon (depuis 1814), membre fondateur de la Chambre de Commerce. C’est « l’homme du moulin Renard ». Conseiller municipal en 1828, et second adjoint en 1830. Sa fille épouse l’industriel lyonnais Dognin. 

fiche par Ph. CASSEZ.

RENARDIER Émile  

(Paris, 1878 – 1948, Calais)

Implanté avec sa famille à Calais dans les années 1910 pour travailler aux côtés de Louis Debrouwer sur l’immense chantier de l’Hôtel de Ville, l’architecte Renardier possède son propre cabinet : il travaille pour des particuliers du Calaisis qui souhaitent construire ou embellir leur logement. Il érige pour lui-même le magnifique immeuble de style Art Déco jouxtant actuellement la Caisse d’Épargne, rue Paul Bert. Émile Renardier est surtout l’architecte du premier Alhambra, édifice de style mauresque aujourd’hui remplacé par une construction moderne.

fiche par M. DOMAIN.

RICHARD   II 

(Bordeaux, 1367 – 1400, dans le Yorkshire)

Roi d’Angleterre depuis 1377. Fils du Prince Noir, il succède très jeune à Édouard III. C’est en l’église Saint-Nicolas de Calais qu’il épouse, en 1396, la petite Isabelle de France. En butte à la révolte des Lollards et de la noblesse, il se rapproche de la France, ce qui entraîne son renversement par Henri de Lancastre.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

RICHELIEU   Armand Jean du Plessis,   cardinal de 

(Paris, 1585 – 1642, Paris)

Évêque de Luçon à vingt deux ans, il arrive à Paris pour les États Généraux de 1614, s’y fait remarquer par Marie de Médicis, puis devient indispensable au jeune Louis XIII. Entré au conseil du roi en 1624, il reste ministre jusqu’à sa mort. Séjournant à Calais, il est grandement responsable de la construction de la citadelle. Son projet d’agrandissement du port restera lettre morte. La rue Richelieu longe le parc Richelieu. 

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

RIVET   Eugène 

(1863 – 1924)

Sauveteur dès l’âge de treize ans, il devient chef pilote. Son principal titre de gloire est d’avoir ramené l’épave du Pluviôse au port. Cela suffit pour qu’une rue du Minck porte son nom. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

ROCHAMBEAU  Jean-Baptiste Donatien de Vimeur,  comte de 

(Vendôme, 1725 – Thoré, 1807)

Il participe aux combats sous Louis XV mais son plus grand titre de gloire est sa participation victorieuse, aux côtés de Lafayette et Washington, à la bataille de Yorktown. Il devient ensuite gouverneur de Picardie et d’Artois (1783) et, à ce titre, séjourne fréquemment à Calais. Maréchal de France en 1791, il commande l’armée du Nord l’année suivante, puis est emprisonné sous la Terreur. Il sera très apprécié de Napoléon.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

ROCHE   Edmond

(Calais, 1828 – 1861, Paris)

Né rue du Cygne, il passe son enfance à Calais jusqu’à son départ pour Paris, à quatorze ans. Il est à la fois poète et musicien (violoniste). Il publie plusieurs ouvrages, pièces de théâtre et recueils de poésies et traduit, sous la conduite de Wagner, le livret de Tannhauser. Sa mort précoce est due à un épuisement. La rue Edmond Roche se trouve derrière le Musée. 
 

fiche par Ph. CASSEZ, collection P. HÉDOUX.

RODIN   Auguste  

(Paris, 1840 – 1917, Meudon)

Sculpteur. En 1884, il a quarante quatre ans lorsque la ville de Calais, sous l’impulsion de son maire, Omer Dewavrin, lui passe commande d’un groupe monumental pour commémorer les six Bourgeois de Calais. L’inauguration a lieu en 1895. La rue Auguste Rodin débouche sur la rue Yervant Toumaniantz.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

ROULIAT Jean

(Calais 1920 – 1944 Ambilly (Haute Savoie)

Engagé volontaire dans la marine à l’âge de dix sept ans, il sert en qualité d’officier sur différents bâtiments (sous marins, croiseur, contre torpilleur). Embarqué volontaire sur le torpilleur « BRANLEBAS », il participe à la campagne de Hollande, de Belgique et de Dunkerque. Naufragé à Cherbourg, il y est blessé, fait prisonnier et envoyé en Bavière (au Stalag XIII A), d’où il s’évadera à quatre reprises. Rapatrié, il participe au sabordage de la flotte à Toulon en novembre 1942. Engagé dans les F. F.I. (2 eme compagnie des Francs Tireurs et Partisans Français), il est mortellement blessé au cours d’une opération dans le maquis de Sciez en Savoie. Á son actif : deux naufrages, soixante douze sauvetages et trois blessures de guerre. Titulaire de nombreuses médailles, Jean Rouliat repose au cimetière de Calais sud, section V, rangée 8, tombe n° 1337- Mort pour la France.

fiche par A. ROULIAT, collection A. ROULIAT.

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