DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre P

 

 
 
 

PACIFIQUE   Pierre Meusnier, dit Père  

(Calais, 1665 – 1742)

 Beau-frère d’Antoine Dericqson et de Guillaume Pigault, il quitte Calais dès sa jeunesse. On le retrouve gardien de custode à Rome. Il est ensuite Provincial des Capucins à Paris, et c’est en cette qualité qu’il revient dans sa ville natale en 1716. Opposé aux jansénistes, il publie Sacrifices de Louanges  à Paris, en 1740, et décède peu après.

fiche d'après F. LENNEL, collection G. PELTIER.

PACLOT   Émile  

(Saint-Omer, 1845 – 1924< Paris)

 Maire de Calais pendant la Troisième République, du 4 août 1889 au 17 mai 1892. Cet Audomarois n’arrive à Saint-Pierre qu’à l’âge de vingt-deux ans. Représentant de commerce puis négociant en textiles (dentelle et soie), il entre au conseil municipal en 1883 et, cinq ans plus tard, devient premier adjoint de Wintrebert. En réalité, c’est lui qui exerce les fonctions majorales et il lui succède tout naturellement lors de sa démission. Paclot est plutôt un « homme de droite » et il est confronté à de graves problèmes dans l’industrie de la dentelle et à la montée en puissance des socialistes de Salembier et Delcluze. Son comportement autoritaire et les mesures prises dans l’urgence empêchent sa réélection en 1892. Il retourne ensuite à ses affaires, devient président du Tribunal de Commerce, et finit ses jours longtemps après dans la capitale.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection R. RUET.

PAGNIEZ   Edmond  

(1855 – 1923)

 Importateur de bois du Nord depuis 1885, il devint Président du syndicat national des importateurs de bois du Nord. Administrateur de la banque de France et vice-président de l’Union des Chambres de commerce maritime de France. Président de la chambre de Commerce de Calais de 1913 à 1923, il dirige la reconstruction de la jetée ouest et l’installation des bases alliées pendant la grande Guerre. Chevalier de la légion d’Honneur, chevalier de l’Ordre du British Empire et officier de l’Ordre Royal de Wasa.

fiche Ph. CASSEZ d'après V. LE MIGNON,
 collection P. HÉDOUX.

PAINE   Thomas   

(dans le Norfolk, 1737 – 1809, New York)

 Fils d’un quaker et d’une anglicane, il rencontre Benjamin Franklin à Londres, et émigre aussitôt en Amérique (1774). Directeur du Pennsylvania Magazine, il défend la cause des colons dans de vigoureux pamphlets. Son premier livre (Le Sens commun – 1776), dans lequel il prend position en faveur d’une rupture avec la Grande-Bretagne, devient le plus grand best seller du XVIII° siècle en Amérique du Nord. Dans le suivant (Le Bien public – 1780), il critique les monarchies héréditaires. On peut ranger cet intellectuel parmi les pères de l’indépendance, et c’est lui qui propose le nom United States of America pour la nouvelle nation. En 1781, il se brouille avec Washington auquel il reproche de conserver des esclaves. Rentré en Angleterre, il s’enthousiasme pour la Révolution française et, en réponse aux attaques qu’elle déclenche, publie The Rights of Man (mars 1791). Devant les remous que cette parution suscite, il préfère se réfugier en France. Il sera l’un des dix-huit étrangers célèbres faits citoyens français par l’Assemblée Législative. Alors qu’il se trouve encore à Londres, il est élu député par l’assemblée électorale du département réunie à Calais, en septembre 1792. Un officier municipal, Achille Audibert, lui porte à Londres la nouvelle de son élection à la Convention. Son arrivée à Calais est mémorable. Chez les Amis de la Constitution, la salle habituelle (l’ancienne église des minimes) est insuffisante pour accueillir la foule de ses admirateurs, et la séance est déplacée à l’église Notre-Dame. Adversaire de la peine de mort, il propose l’exil en Amérique pour Louis XVI, en souvenir du soutien apporté autrefois à la cause de l’indépendance par le roi. Victime de ses amitiés girondines et de l’hostilité de Robespierre, il perd sa place de député puis est emprisonné en décembre 1793. Il reste incarcéré pendant dix mois au Luxembourg. Retourné aux États-Unis en 1802, après la paix d’Amiens, il y meurt à 72 ans, à Greenwich Village, en butte à l’animosité des nombreux Américains qui lui reprochent d’avoir pris parti contre Washington. Son cortège funèbre est suivi par… six personnes seulement, dont deux noirs, ce qu’il aurait regardé sans doute comme son ultime victoire.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PALAISEAU   Claude de Harville,   seigneur de  

(1585 – 1636)

 Fait chevalier par Henri IV en 1597, il conseiller d’État de Louis XIII qui le nomme gouverneur de Calais en 1622. C’est à cette époque que le Courgain est entouré de murailles. Parti au siège de La Rochelle (1627), il ne revient pas à Calais. 

fiche par Ph. CASSEZ d'après F. LENNEL.

PARMENTIER   André 

(Calais, 1912 – 1978, Calais)

 Maire de Calais pendant la Quatrième République, du 11 avril 1952 au 15 mars 1959. Issu d’une famille ouvrière, il fréquente l’École Normale d’Instituteurs d’Arras, puis entre à Saint-Cyr d’où il sort sous-lieutenant. Il revient dans le Calaisis pour commencer sa carrière d’enseignant. Pendant la guerre, lieutenant au 110ème R.I., il est fait prisonnier à Loos et envoyé près de Leipzig. Rentré à Calais en 1945, il reprend un poste d’instituteur à l’école Michelet. Affilié à la S. F. I. O. depuis 1934, il devient conseiller municipal en 1947 dans l’équipe de Gaston Berthe. À la mort subite de celui-ci, il lui succède dans le fauteuil du maire. Également conseiller général (1955) puis député (1956), il dirige Calais à une époque où la reconstruction de la ville occupe tous les esprits : zone industrielle, centre d’assainissement des Cailloux, création ou agrandissement de nombreuses écoles, reconstruction du Minck et de la caserne des pompiers, remise en état de nombreux bâtiments, aménagement du parc Richelieu, bassins-écoles de natation… Les événements de 1958 entraînent ses échecs électoraux et il reprend sa vie d’instituteur à l’école Franklin, où il finit sa carrière comme directeur (1962-67). Il habite rue Pearson.  

fiche par Ph. CASSEZ, collection R. RUET.

PAVIE Aymery de   

(-1352, Saint-Omer)

 Le Lombard Aymery de Pavie était, depuis l’enfance, au service d’Édouard III. Le 24 avril 1348, il avait été nommé Commandeur des galères du roi. Gardien du château de Calais, il se fait soudoyer par Geoffrey de Charny pour le lui remettre, mais il en avertit le roi qui vient en personne surprendre les Français. Après sa libération, Geoffrey de Charny aura sa vengeance et fera exécuter le « traitre » lombard. 

fiche par Ph. CASSEZ.

PEARSON   Frederic  

(? – 1841<)

 Cet industriel anglais arrive à Calais au début de l’aventure du tulle, et installe son usine rue Nationale (près de la rue du Temple). Confrère des Webster, il est le premier à adapter la machine à vapeur à ses métiers en 1841. Il fait également breveter plusieurs inventions. Une rue porte son nom dans le quartier des Fontinettes.

fiche par Ph. CASSEZ.

PECHE   Sir John  

(av. 1480-av. 1539)

 Lieutenant de la tour du Risban le 17 mai 1509, où il est bientôt mis à la tête de cent hommes d’armes. Fils d’un sheriff du Kent, il avait été sheriff lui-même à partir de 1495. Pendant la campagne de 1513, il commande en second la cavalerie. En 1514, il est Lord Deputy de Calais. Le 08 décembre 1518, il signe, avec les membres du Conseil de Calais, une lettre à Wolsey pour lui signaler les possessions des seigneurs anglais qui menacent ruine, et sont une cause de danger pour la ville. Le 15 mai 1519, il est de nouveau désigné comme Deputy de Calais en remplacement de Sir Richard Wingfeld et, dès le 23 mai, il écrit à Wolsey pour solliciter des instructions « jusqu’à ce qu’il ait sûre expérience et connaissance de ce qu’il doit faire ». Trois jours plus tard, il lui rend compte de son installation officielle et fait l’éloge de son prédécesseur, qui lui a présenté « le prêtre qui apporte à Calais les lettres de l’espion du roi en France ». L’année suivante, il est présent au Camp du Drap d’or puis il quitte Calais, en novembre 1520.

fiche par Ph. CASSEZ.

PÉCRIAUX   Auguste 

(1920 – 1945 en déportation)

 Agent de police. Résistant, il surveille les bases des V 1. Arrêté en juillet 1944, il meurt au camp de Neuengamme. Il est enterré à la nécropole nationale de la déportation en Alsace. Il a une rue à son nom dans le petit quartier des résistants près du fort Nieulay.  

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

PEDROGUE   Jehan   

(1285> –  c 1340)

 Hardi marin, il fait parler de lui pour la première fois en 1297 lors d’une attaque contre la flotte d’Édouard 1er, mais c’est surtout en 1304 qu’il s’illustre dans la flotte de Grimaldi devant Zierickzee, au service de Philippe le Bel, qui le nomme sergent d’armes. 

fiche par Ph. CASSEZ.

PÉTAIN   Raymond  

(Calais, 1917 – 1943, près de Gand)

 Apparenté au maréchal Pétain, il devient mécanicien dans l’Armée de l’Air en 1935. En juin 1940, il s’envole pour rejoindre le général de Gaulle à Londres. Engagé dans les Forces aériennes Françaises Libres, il est de l’expédition à Dakar puis rejoint Leclerc au Cameroun. Il participe à des opérations sur Koufra et en Abyssinie, puis en Syrie et en Libye. Collègue de Pierre Mendès-France dans le groupe Lorraine, il est abattu en mission à Selzaette. Son père meurt par hasard le lendemain au Petit-Courgain. La rue du sous-lieutenant Raymond Pétain, Compagnon de la libération, se trouve près du boulevard du général de Gaulle et de Blériot-Plage.

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

PÉTAIN   Sarah  

( ?,1940, Ecques, près d’Aire-sur-la-Lys)

 Sœur de Philippe Pétain, elle demeure longtemps place d’Armes puis au n°17, place Crèvecœur, où le maréchal, ami de Mgr Piedfort, lui rend visite à plusieurs reprises. Elle quitte Calais au début de la « drôle de guerre ».

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

PETIT   François Auguste  

(Calais, vers 1786 – 1841 au Pérou)

 Quittant la France pour l’Amérique du Sud, il réside de nombreuses années à Cerro de Pasco, où il décède, âgé de 55 ans. Situé à 4 300 mètres d’altitude dans les Andes péruviennes, Cerro de Pasco est un grand centre minier (cuivre, argent, or, plomb et zinc).

fiche par Ph. CASSEZ.

PETIT   Pierre  

(? –?)

 

                                                                               Maire de Calais sous Louis XIII, en 1611. 

fiche par Ph. CASSEZ.

PERCY Thomas, 1er comte de Worcester  

(1343 – 1403, Shrewsbury)

 Il est nommé Capitaine de Calais en janvier 1398.  Descendant de Henri III, il combat en France où il est nommé tour à tour ambassadeur, sénéchal et amiral. Richard II lui offre le comté de Worcester en 1398, ce qui ne l’empêche pas de prendre parti pour son concurrent Henry IV dès l’année suivante. Puis il se retourne contre le nouveau roi et meurt, décapité, après la bataille de Shrewsbury, son neveu, Henry « Hotspur » Percy, comte de Northumberland, étant mort pendant le combat.

fiche par Ph. CASSEZ.

PHILIPPA   DE   HAINAUT      

(Valenciennes, 1311 – 1369, au château de Windsor)

 "Elle devient l’épouse d’Édouard III, quelques mois après son accession au trône (1328). Le couple se retire au château de Woodstock (Oxfordshire) auquel se réfèreront plusieurs princes de leur descendance. Elle est couronnée à l’abbaye de Westminster deux ans plus tard, enceinte de six mois de son fils aîné, Édouard, le futur Prince Noir. Elle allait avoir seize ans. La reine accompagne son époux lors de ses campagnes militaires, en dépit de ses nombreuses grossesses. C’est enceinte de sept mois qu’elle se jette à ses pieds pour réclamer la grâce des six bourgeois de Calais, ce qu’il ne peut décemment pas lui refuser dans cet état (1347). La reine, devenue extrêmement populaire pour sa simplicité, aura des funérailles quasi-nationales et sera enterrée à l’abbaye de Westminster. De ses quatorze enfants, cinq joueront un grand rôle dans l’Histoire d’Angleterre : Édouard de Woodstock, le Prince Noir ; Lionel d’Anvers ; Jean de Gand ; Edmund de Langley ; et Thomas de Wooodstock. Les rivalités entre leurs nombreux descendants seront à l’origine de la guerre des Roses. Grande lectrice, elle aura longtemps à son service Jehan Froissart, qui a beaucoup fait pour populariser sa mémoire ; elle possédait de nombreux manuscrits enluminés. 

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PHILIPPE   HUREPEL  

(1201 – 1234, Corbie)

 Fils de Philippe Auguste, il devient comte de Boulogne par son mariage avec Mathilde de Dammartin (1216). C’est à ce titre qu’il ordonne la construction des murailles entourant Calais, ainsi que la nef de l’église Notre-Dame. Il meurt accidentellement à la suite d’un tournoi. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

PICKWORTH Thomas, chevalier,  

(? –?)

Lieutenant de Calais en 1411. Il lui est donné pouvoir de négocier une trêve avec le roi de France et le duc de Bourgogne, et il est nommé commissaire pour les dédommagements avec la France.

fiche par Ph. CASSEZ.

PIEDFORT   Monseigneur  

(1864 – 1942)

 Ordonné en 1889, il devient professeur de sciences au pensionnat Saint-Pierre. Prêtre des malheureux et des orphelins, pour lesquels il crée une maison à Blériot-Plage, c’est aussi un inventeur qui apporte plusieurs améliorations techniques à l’industrie de la dentelle. Il est le fondateur de l’Institut Jacquard (1901) destiné à offrir une formation technique aux métiers de la dentelle à tous, sans distinction de fortune ou de confession, qu’il installe, quatre ans plus tard, rue du Cosmorama. En 1941, il accompagne le maire de Calais, Georges François, à Vichy pour rencontrer le maréchal Pétain, son ancien condisciple au collège Saint-Bertin de Saint-Omer.. Il a sa rue près de l’église du Sacré-Cœur. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection Pierre HÉDOUX.

PIERRU   Georges  

(1922 – 1944, Montpellier)

 F.F.I. dans l’Hérault, il en devient chef départemental. Arrêté avec des explosifs, il est exécuté avec ses deux compagnons. Il a une rue à son nom dans le petit quartier des résistants près du fort Nieulay. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

PIGAULT

(famille)

 Lignée de notables,  originaires de Bretagne, arrivés en Pays reconquis dès la reprise de Calais en 1558, et qui a beaucoup marqué l’Histoire de la ville pendant trois siècles. 

fiche par Ph. CASSEZ..

PIGAULT   Guillaume  

(Calais, 1657 – 1742, Calais)

 Commerçant, en relation d’affaires avec Londres, il est receveur et argentier de la ville dans les années 1680. La charge de mayeur ayant été déclarée héréditaire par Louis XIV en 1692, personne ne se présente à Calais pour l’acheter, et la ville est administrée de fait par le vice-mayeur. C’est à cette place que Guillaume Pigault est nommé le 1er janvier 1696. L’année suivante, il est juge-consul, avant d’exercer la fonction de marguillier de l’église Notre-Dame. Il meurt à quatre-vingt cinq ans.

fiche d'après F. LENNEL, collection G. PELTIER.

PIGAULT  Guillaume Alexandre  

(Calais, 1699 –  1786, Calais)

 Attaché en 1744 à l’ambassade de Londres, il y rend d’importants services au cardinal Rezzonico, le futur pape Clément XIII (1758-69), qui l’en récompensera en le créant, en 1764, chevalier de l’Éperon d’Or. Il est successivement conseiller du roi, président-juge des traites et il reçoit du duc de Charost, en 1765, le grade de colonel de la Milice bourgeoise. Écuyer, seigneur de Saint-Tricat. Père de Pigault de l’Epinoy.  

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER..

PIGAULT DE BEAUPRÉ   Alexandre      

(Calais, 1782 – 1855, Calais)

Cousin germain des Pigault-Lebrun et Pigault-Maubaillarcq, il est également le neveu de Pigault de Lépinoy, dont il résumera les mémoires dans ses Essais historiques. De l’époque de sa naissance et du milieu social dont il est issu, il conserve les traditions de courtoisie et d’amabilité qui rendent sa compagnie si agréable et feront dire par son ami H-J de Rheims qu’il « était la dernière personnification d’un autre temps ». Officier dans la Garde Nationale dès l’âge de vingt-quatre ans, il s’y élève jusqu’au grade de lieutenant-colonel. Il s’occupe des travaux de dessèchement comme inamovible administrateur des wateringues. Commissaire-voyer général du canton de Calais (1811), il est aussi Président du syndicat des Digues et Dunes de la mer (1816) et membre de la commission des chemins vicinaux. Membre du Conseil municipal à plusieurs reprises, et du Conseil général de 1830 à 1842, il est encore administrateur de l’hospice, membre du Conseil de Fabrique, délégué cantonal, administrateur du Mont-de-Piété. Cette énumération – incomplète ! – témoigne d’une inlassable activité au service du bien public, exigeant autant de compétences que de désintéressement. Féru de musique, et volontiers compositeur, il fonde la Société philharmonique qu’il préside de 1832 à 1838. Il écrit plusieurs pièces en vers où transparaît un esprit malicieux. Dans ses études d’archéologie et d’Histoire (que l’on trouve éparses dans les journaux et bulletins de l’époque) il fait preuve de son érudition, agrémentée d’un style clair et précis. Quand le maire de Calais (Legros-Devot) institue une commission chargée de recueillir les chartes et les vieux textes intéressant Calais, il en est l’un des membres les plus compétents et ses articles lui valent le titre de correspondant du ministère de l’Instruction publique pour les travaux historiques. S’il n’a pas laissé d’œuvres de longue haleine, il a du moins facilité la besogne de ceux qui, après lui, cherchent à faire revivre le Calais d’autrefois. Il reçoit la croix de la Légion d’honneur en 1843.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PIGAULT DE L’ÉPINOY   Guillaume Antoine Hippolyte 

(Calais, 1726 – 1797, Calais)

Maire de Calais sous Louis XV. Deux Pigault l’ont précédé dans le fauteuil du maire, de même que son grand-père Antoine Dericqson. Il y est appelé lui-même en 1767-1769, mais il refusera un second mandat car, dit-il, la fonction l’amène à mécontenter trop de monde. Partisan des idées nouvelles, il participe aux fêtes célébrées en l’honneur de la prise de la Bastille. Il n’en est pas moins traité avec suspicion. Quand il se rend à Paris en janvier 1794, le Comité révolutionnaire l’assigne à résidence près d’Abbeville, où il s’adonne à la fabrication de salpêtre pour l’armée. Il meurt trois ans plus tard, âgé de soixante et onze ans. Passionné d’Histoire, il laisse avec ses Mémoires sur le Calaisis l’œuvre la plus importante encore jamais écrite sur le sujet, en particulier à partir de 1755 quand il commence à noter, année après année, les évènements se rapportant à l’Histoire de la ville, un témoignage extrêmement précieux encore fréquemment utilisé de nos jours, et qu’a poursuivi après sa mort son fils Pigault-Maubaillarcq. Il est également le père de l’auteur dramatique Pigault-Lebrun. Cultivé, curieux et intelligent, Pigault de Lépinoy a suivi tout ce que son époque a apporté de nouveau et d’original. D’un commerce agréable, malicieux parfois, il a su tirer le meilleur de ses conversations ou de sa correspondance avec les personnalités de passage en notre ville. Cet « honnête homme »,  au sens où le siècle des Lumières l’entendait, reste l’un des plus importants historiens locaux.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PIGAULT-LEBRUN   Guillaume Charles Antoine  

(Calais, 1753 – 1835, La Celle-Saint-Cloud)

Fils aîné de Pigault de l’Epinoy, frère de Pigault-Maubaillarcq, il ne passe en réalité que sa jeunesse à Calais, même s’il aime à y revenir jusqu’au soir de sa vie. Tôt attiré par la carrière théâtrale, amateur de jolies filles -
et pour ces deux raisons brouillé avec sa famille - il s’engage dans l’armée en Lorraine et sert encore pendant la Révolution, alors qu’il a déjà entamé une carrière d’acteur et, surtout, d’auteur à succès sur les scènes parisiennes. Collaborateur et ami de l’illustre Talma, il se spécialise dans les comédies légères, parfois licencieuses, mais c’est dans le roman qu’il acquiert sa véritable réputation. Un temps bibliothécaire de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Par sa première épouse, il est le grand-père de l’auteur dramatique Emile Augier. Décédé à quatre-vingt deux ans, il aura été le Calaisien le plus célèbre de son temps. Son nom sera donné au collège de Calais, renommé ensuite République. (La rue Pigault-Lebrun se trouve au bout de la rue Mollien.

 fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PIGAULT-MAUBAILLARCQ   Gaspard Jean Eusèbe  

(Calais, 1755 – 1839, Calais)

Fils de Pigault de Lépinoy, il est membre fondateur de la loge de Saint-Louis des Amis Réunis en 1784, lieutenant des maréchaux de France, membre de la Société Populaire sous la Révolution et capitaine de la garde nationale. Il poursuit les Mémoires sur le
Calaisis de son père (aujourd’hui à la Médiathèque). Comme son frère Pigault-Lebrun, il se pique d’écrire : en 1810, il publie « La famille Wieland » et, deux ans plus tard, « Isaure d’Aubignie », un roman sous forme de lettres adopté de l’anglais. Connu sous le nom de Pigault de Beymont jusqu’en 1788 environ, il adopte ensuite le nom de son épouse. Les Pigault-Maubaillarcq habitent rue du Hasard, à l’emplacement de l’ancien couvent des Capucins. Négociant, royaliste et anglophile, conseiller municipal, il se retire à Coulogne en 1830, et en devient maire l’année suivante. Conservant une étonnante lucidité et écrivant jusqu’au bout pour la presse locale, il décède à près de quatre vingt-quatre ans, la même année que Francia et Tom Souville.
fiche par Ph. CASSEZ.

PLANTAGENÊT Arthur, Lord Lisle  

(Calais, entre 1461 et 1475 – 1542, à la Tour de Londres)

Il succède à John Bouchiers comme Deputy de Calais de juin 1533 à 1540, conjointement
avec Robert Wingfield agissant en son nom de 1537 à 1539. Fils illégitime d’Edward IV, il est parent de Henry VII et oncle de Henry VIII. Proche conseiller de ce dernier, il l’accompagne au Camp du Drap d’Or (1520). Trois ans plus tard, il est fait vicomte Lisle. Il sera Gardien des Cinque Ports (1539/1542). C’est alors que plusieurs membres de l’entourage des Plantagenêt sont arrêtés pour suspicion de complot et certains sont exécutés. Lui-même passe deux ans à la Tour de Londres. Finalement innocenté, il succombe à un arrêt cardiaque à l’annonce de sa libération. De leurs années passées à Calais, Lord Lisle et son épouse ont laissé une volumineuse correspondance (trois mille lettres), qui constitue une source précieuse de renseignements sur Calais à l’époque Tudor autant que sur eux-mêmes.
fiche par Ph. CASSEZ.

PLANTAGENÊT John, duc de Gloucester  

(c 1470 –1491 ?)

Il est officiellement en poste à Calais pendant quelques mois de 1485. Ce fils illégitime de Richard III, qui le nomme « our dear bastard son », porte le même titre qu’avait son père avant de devenir roi. Présent à Calais en novembre 1484, il en est nommé Capitaine le 11 mars suivant. Il n’est pas encore adulte et n’exerce pas réellement ses fonctions. Une fois Richard tué à la bataille de Bosworth Field (22 août), le nouveau roi le relève de sa position. En 1491, un fils illégitime de Richard III est exécuté : il s’agit très probablement de celui-ci.
fiche par Ph. CASSEZ.

PLANTAGENÊT Richard, 3e duc d’York  

(1411 – 1460)

Souvent appelé Richard of York, Capitaine de Calais du 28 juillet 1454 au 06 mars 1455, est un descendant d’Édouard III. Son père a été exécuté pour complot contre Henry V, mais comme son oncle Edward, duc d’York, a été tué à Azincourt, le roi l’autorise à en récupérer le titre et les terres. Armé chevalier par le duc de Bedford, il est présent au couronnement de Henry VI à
Notre-Dame de Paris en 1431. Il succède au régent Bedford à la tête des armées combattant en France à la fin de la guerre de Cent Ans. Quand il rentre en Angleterre (1445), il est le sujet le plus riche du royaume. L’instabilité mentale du roi lui permet de jouer bientôt un rôle de premier plan, en tant que Lord Protector du royaume. Or, ses droits à la couronne sont au moins aussi élevés que ceux de la famille régnante, ce qui lui attire l’hostilité de tout le clan Lancastre. Cette situation est à l’origine de la guerre des Deux Roses. Associé au comte de Warwick, qu’il nomme Capitaine de Calais, il réussit à se faire reconnaître successeur de Henry VI, mais meurt au combat quelques mois plus tard. Ses fils Edward IV et Richard III accèderont au trône.
fiche par Ph. CASSEZ.

PLANTE   Jean-Baptiste  

(Hanovre, 1775 – 1849, Saint-Pierre)

Fils de comédiens, il arrive fort jeune à Calais et y passe le reste de sa vie. Né, pour ainsi dire, sur les planches, il a toutes les qualités pour réussir, dont le feu sacré. Il excelle dans les rôles d’ivrogne et, d’un texte insignifiant, sa verve fait parfois une scène mémorable. Pigault de Beaupré le critique toutefois et conseille « à l’acteur Plante, enfant chéri du parterre, de ne rien changer à ses rôles et d’y apporter de son cru des innovations telles que ledit sieur Plante pouvait avec justice, prétendre à la moitié du droit d’auteur… ».Il joue agréablement
du violon et chante dans l’opéra comique. Pour subvenir aux besoins de sa maison, il se fait entrepreneur, directeur de pension bourgeoise, cafetier. Se donnant beaucoup de mal, il ne réussit guère. Il tient plusieurs années durant le « Vauxhall », cette guinguette fondée en 1808 par son père (là où se trouve aujourd’hui le lycée Sophie Berthelot). C’est lui qui crée le « Jardin des Plante » sur un terrain sec et sablonneux, où il tire des feux d’artifice et où il décède. Plante est aussi un citoyen dévoué et, pendant longtemps, il fait partie du corps des sapeurs-pompiers. En société, il est aimable et spirituel. Franc-maçon, ainsi que son fils Théodore, dans la loge d’Antoine Leleux, la Persévérance. Formidable acteur, il a procuré des fous rires à trois générations de Calaisiens.
fiche par Ph. CASSEZ.

POLLET   Jean Jacques  

(Courgain maritime, 1839 – 1894, Courgain maritime)

Fils d’un pilote du port, il effectue lui-même vingt-neuf sauvetages en mer, ce qui lui vaut plusieurs médailles. Il meurt des suites de blessures reçues lors de sa dernière mission.

fiche d'après C. LANDRIN.

POYÉ Roger  

(Bailleul, 1885 – 1958 Calais)

"Architecte actif à Calais de 1913 à sa mort. C’est un créateur charnière de l’entre-deux guerres et de la reconstruction après 1945, dont il subsiste de nombreux bâtiments importants  (Bourse du Travail et marché couvert, place Crèvecœur (1939), école maternelle du P’tit Quinquin, maternité de la rue Verte, église Notre-Dame des Armées, pharmacie de la Nation, immeuble du Phare de Calais, Chambre de Commerce de Calais) ainsi que de belles maisons individuelles dans le périmètre des quatre boulevards (74, boulevard Jacquard ; 8, rue Jean Jaurès ; 28, rue du Bout des Digues ; 61, rue de Valenciennes, etc…).  Son épouse était professeur de dessin à Sophie-Berthelot. Roger Poyé avait pour violon d’Ingres… l’alto.
fiche par Ph. CASSEZ.

POYNINGS Edward   

(Southwark ?, 1459 - 1521)

Gouverneur de Calais de 1493 à 1494. En 1485, il se dresse contre Richard III et s’enfuit en France pour rejoindre le prétendant Lancastre, qui renverse le roi. À la fin de l’année, Henry VII l’admet en son Conseil Privé. En 1488, il l’envoie en mission à Calais, puis le fait chevalier dans l’ordre de la Jarretière (1491). En 1492, Poynings combat aux Pays-Bas avant de rejoindre le roi pour la signature du traité d’Étaples. Après les deux années passées comme Gouverneur de Calais, il sert comme Lord Lieutenant (gouverneur) en Irlande avant de succéder à son beau-frère, William Scott, comme Gardien des Cinque Ports, une fonction que Henry VIII lui confirmera en 1509. Les deux beaux-frères participent à la rencontre de Calais en 1500 entre Henry VII et l’archiduc Philippe le Beau. L’année suivante, il fait partie de ceux désignés pour accueillir Catherine d’Aragon à son arrivée en Angleterre. Dans son testament, Henry VII recommande à son fils de conserver Edward Poynings à son service, ce qui sera fait. S’il participe aux prises de Thérouanne et de Tournai en 1513, ce sont surtout des missions diplomatiques qui lui sont confiées désormais, débouchant sur le traité d’alliance avec Charles Quint du 19 avril 1516. Il passe ses cinq dernières années dans une demi-retraite dans son manoir près de Folkestone, dont il ne sort que pour arbitrer une dispute entre marchands à Calais en juin 1517 ou assister à l’entrevue du Camp de Drap d’Or puis, immédiatement après, à celle du roi avec Charles Quint à Gravelines.
fiche par Ph. CASSEZ.

PONTHON   André  

(? –?)

 

Maire de Calais en 1662 (1661 ?). (PC)

fiche par Ph. CASSEZ.

PRIOR   Thomas  

(Londres, 1809 – 1886)

 Peintre aquarelliste et graveur sur acier, disciple de Turner, il est déjà reconnu comme aquarelliste dans son pays natal avant de se fixer à Calais, en 1856, où il rejoint son fils, dessinateur en dentelle. Il a laissé de nombreuses représentations de Calais, presque toutes disparues lors de l’incendie du Musée en 1940. Professeur de dessin au collège, il compte Georges Andrique parmi ses élèves. Il demeurait  23, rue de la Tannerie, et est enterré au cimetière-sud. 

fiche par Ph. CASSEZ, d'après N. MULARD.

PUIS   Pierre  

(Watten, 1903 – 1943, Bondues)

 Employé communal de la rue Michel-Ange. Blessé dans la bataille des Ardennes en mai 1940, il rentre à Calais et s’engage dans la résistance derrière Marcel Follet et Gaston Berthe qui organisent l’évacuation des aviateurs britanniques abattus dans le Calaisis. Arrêté chez lui, le 29 octobre 1942, il est interné à Loos puis fusillé, le 27 août suivant, avec les autres membres du réseau Jean-de-Vienne : H. Beraet, M. Follet, A. Huyghes et W. Sharp. Leurs noms sont associés dans les rues d’un petit quartier du Virval.  

fiche d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

PUISSESSEAU   Jean-Marc  

(Bergerac, 1940 –   )

Président Directeur Général de la société TRESCO (fabrication et distribution de matériel de chauffage électrique au plan national), il siège à la Chambre de Commerce de Calais depuis une vingtaine d'années quand il en devient Président (2000). Il est à l’origine du rapprochement des chambres de Calais et Boulogne et du projet de port Calais 2015. Depuis le début des années 1980 jusqu’au mois de novembre 2008, il présida aux destinées du CRUFC, qui s'est distingué en atteignant en 2000 la finale de la Coupe de France de football. Il est également délégué de l’UEFA. Officer of the Order of the British Empire (2008). En décembre 2008, il est élu au Conseil fédéral de la fédération française de football. Il part en retraite en 2022

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

PUISSESSEAU   Pierre   

(Bois-Colombes, 1912 – 1979<)

 Industriel en constructions métalliques, chauffage central et plomberie, et directeur des Ets Tresse & Cie, installés boulevard de l’Égalité. Président de la Chambre de Commerce de 1969 à 1979. Président du syndicat de la Métallurgie du Pas-de-Calais et vice-président de l’Union patronale Interprofessionnelle du Pas-de-Calais. Croix de guerre.

fiche d'après V. LE MIGNON, collection G. PELTIER.

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