DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre S

 

 
 
 

SAINSARD   Henry  

(1879 –  1958)

Passionné d’aéronautique, il est à l’origine du premier aérodrome de Calais (au Beau-Marais) puis de l’aéroport de Marck. Commissaire agréé de l’Aéroclub de France. L’impasse Henry Sainsard est parallèle aux rues Michel-Ange et Léonard de Vinci. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

SAINT-CHAMOND Melchior Mitte de Chevrières, comte de Miolans, marquis de   

(Chevrières (Loire), 1586 – 1649, Paris)

Lieutenant-général du Lyonnais puis en Provence, il participe à plusieurs sièges. Ambassadeur à Bruxelles et en Angleterre (1632), il est gouverneur de Calais et du Pays reconquis de 1632 à 1634, et est en charge des grands travaux ordonnés par Richelieu.  Il redeviendra ambassadeur (à Rome) sous Mazarin.

fiche par Ph. CASSEZ.

SAINT-MARTIN   Henry,   comte de 

(17? – 1770<)

Maire de Calais sous Louis XV, du 17 août 1765 au 11 mars 1767 (démission). Écuyer, chevalier pensionnaire de l’ordre royal et militaire de St Louis, brigadier des armées du roi, seigneur de Tourempré et de Fréthun, capitaine général de la garde côtes du Calaisis, il est élu député de la noblesse et des officiers militaires en juin 1765. Deux mois plus tard, le roi le nomme maire de Calais. En 1770, il est élu notable de la noblesse. 

fiche par Ph. CASSEZ.

SALEMBIER   Louis,  dit Émile 

(Saint-Pierre, 1857 – 1919, Calais)

Maire et député de Calais pendant la Troisième République, d’abord du 17 mai 1896 au 13 novembre 1898, puis du 17 mai 1908 au 19 mai 1912. Issu d’une lignée d’ouvriers de Saint-Pierre (mécaniciens et serruriers), Louis Salembier (qui se fera toujours appeler Émile) commence à travailler très jeune dans une usine de dentelle. Il s’engage dans la vie syndicale et, rapidement, y prend des responsabilités. Quand il perd son travail, ses collègues syndicalistes lui achètent un café boulevard Victor Hugo, dont il fait le lieu de réunion des syndicats tullistes. Passant à la politique, il fonde le Parti Ouvrier Calaisien. Élu conseiller municipal en 1888, il siège sans interruption jusqu’à son décès. Personnage imposant, ayant son franc-parler, il n’hésite pas à interpeller ses adversaires et fustiger ceux qui lui tiennent tête. Il n’admet pas facilement la contradiction d’où son surnom : « le roi Mimile ». Il devient maire de Calais à la suite d’un coup fourré puisque son ami Delcluze a obtenu plus de voix que lui. Ils ne se réconcilieront jamais ! La musique municipale refuse même de jouer la Marseillaise en son honneur ! Deux ans plus tard, le candidat qu’il soutient finit… dernier et Delcluze tient sa revanche. Encore deux ans et Salembier le fait chuter. Lors de sa deuxième nomination comme maire, la musique municipale l’accompagnera jusqu’à son domicile rue Delaroche. Il accueille aussitôt le Président de la République (Fallières) avant de le retrouver, malheureusement, deux ans plus tard lors des obsèques des marins du Pluviôse. On lui doit quelques réalisations remarquables pour sa ville, entre autres la construction de plusieurs écoles, de cantines scolaires et de crèches, et l’édification du nouvel hôtel de ville (confié à son ami franc maçon Debrouwer) et des abattoirs. Anticlérical, il prend un arrêté contre les sonneries de cloches : les curés trop bruyants seront verbalisés ! Il fonde également l’Union Coopérative, qui a pour but de fournir à prix raisonnable les fournitures de base aux travailleurs (alimentation et charbon). Après son deuxième mandat de maire, il devient député du Pas-de-Calais de 1914 à 1919. Un buste d’Émile Salembier orne la place qui porte aujourd’hui son nom, près de la Nation, dans son quartier. 

fiche par G. BEAUVILLAIN et Ph. CASSEZ,
collection R. RUET.

SALOP William de  

(avant 1325 -)

Nommé, dès 1348, warden of the mint (trésorier) à Calais, avec autorisation de frapper monnaie. 

fiche par Ph. CASSEZ.

SEGUIN  de   la   SALLE   Georges  

(? – 1605<)

Mayeur de Calais sous Henri IV, en 1605.

fiche par Ph. CASSEZ.

SCOTT William   

(Kent, 1459 – 1524)

Haut fonctionnaire, sert à plusieurs reprises comme High Sheriff du Kent. Henry VII le fera successivement Constable du port de Douvres, Marshall de Calais (1490) et Gardien des Cinque Ports (1492). Il accompagnera Henry VIII lors de l’entrevue du Camp du Drap d’Or, puis accueillera Charles Quint à Douvres en 1522. Beau-frère d’Edward Poynings.

fiche par Ph. CASSEZ.

SCROPE Henry le  

(1312 – 1392, Gand)

Il exerce, pendant une quinzaine d’années, les plus hautes fonctions à Calais, dont il est Gouverneur presque sans interruption de 1361 à 1369, puis Capitaine jusqu’à la mort d’Édouard III en 1377. Il y est aussi gardien du château (1364). Baron. 

fiche par Ph. CASSEZ.

SHARP   William  

(Douvres, 1893 – 1943, Bondues)

Engagé dans l’armée des Indes à dix-sept ans, il revient en Europe en 1914. Brûlé au combat à Ypres, il est rapatrié en Angleterre. Il vient alors souvent à Calais pour récupérer du matériel de guerre, s’y marie en 1919, et y devient contremaître à l’usine de la Soie artificielle, puis interprète en gare maritime pour l’entreprise Léon-Vincent. Naturalisé français, il est mobilisé en 1939 et combat à Dunkerque. Rentré à Calais, où son épouse a été tuée, il sert probablement d’agent de renseignements pour les Services Secrets britanniques mais, surtout, contacté par Gaston Berthe, il est agent de liaison pour aider à cacher et évacuer les aviateurs britanniques abattus dans le Calaisis. Arrêté le 3 novembre 1942, il est interné à Loos où, en raison de ses origines britanniques, toute visite de ses proches lui est refusée. Il fait partie des cinq fusillés du 27 août 1943. La rue William Sharp se trouve près de l’avenue Antoine de Saint-Exupéry et de la rocade Est. 

fiche d'après R. CHAUSSOIS.

SOUVILLE   

(famille)

Originaire de Gascogne, Thomas Souville devient chirurgien à l’hôpital militaire de Calais vers 1735. 

fiche par Ph. CASSEZ.

SOUVILLE   Gaston

(Calais, 1812 – 1877, Calais)

Fils de Pierre Souville il est nommé médecin du Bureau de bienfaisance, à vingt-cinq ans, en remplacement de Mauricheau Beaupré, démissionnaire (1838) ; son père et son aïeul avaient déjà occupé cette fonction. Médecin militaire et chirurgien à Mascara (Oran, Algérie), il est décoré par le Président de la République pour son attitude courageuse pendant l’épidémie de choléra de 1848-49. En 1855, il est désigné pour l’armée d’Orient comme chirurgien-major et, sous ce grade, participe à la campagne d’Italie (1859). Chevalier de la Légion d’honneur.     

fiche par Ph. CASSEZ.

SOUVILLE   Pierre 

(Calais, 1772 – 1846, Hazebrouck)

Son père est médecin-chirurgien à l’Hôpital militaire, et il en suit les traces : dès l’âge de seize ans, on le retrouve élève-chirurgien au camp de Saint-Omer. Passant par les hôpitaux de Lille et du Val de Grâce, il revient à Calais en 1797 comme chirurgien de l’Hôpital militaire (où son père n’exerce plus). Il y demeure jusqu’à sa retraite en 1826. Dès son retour à Calais, il épouse Sophie Grandsire. Ils habitent rue Neuve, puis rue Saint Denis (1815) avec leurs cinq enfants, dont Gaston. Comme son frère le corsaire, il devient membre du Conseil municipal et fondateur de l’établissement des Bains de mer sur la plage. Médecin de l’hospice civil et du Bureau de Bienfaisance, il quitte Calais pour raisons de santé à la fin de sa vie et meurt à l’âge de soixante treize ans. La tombe des frères Souville se trouve au cimetière Nord. 

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

SOUVILLE   « Tom »  

(Calais, 1777 – 1839, Calais)

Un peu plus de quatre ans après Pierre Souville naît rue de la Citadelle son frère Antoine Thomas. Contrairement à son aîné, « Tom » s’avère peu doué pour les études. Dès l’âge de onze ans, il est mousse sur des navires commerciaux qui l’emmènent en Méditerranée puis en Martinique. Il s’engage dans l’aventure militaire très jeune puisqu’il est blessé au combat à l’âge de seize ans, sous les ordres du Calaisien Le Francq qui l’a pris sous sa protection. Trois ans plus tard, il commande son premier navire et commence une carrière de corsaire, fertile en rebondissements et en exploits, qui lui valent la notoriété. Les guerres de la Révolution et de l’Empire lui offrent un champ d’action à sa mesure. Il est d’autant plus redouté des Anglais que, prisonnier à deux reprises, il parvient à s’évader. Après les guerres napoléoniennes, il se reconvertit en capitaine de malles entre Calais et Douvres. Membre du Conseil municipal de 1833 à 1837, administrateur de l’hospice, président de la Société humaine, fondateur des Bains de mer sur la plage et capitaine de la Garde Nationale, il participe à de nombreuses opérations de sauvetage. Franc-maçon, il est le chef de la délégation que la Garde Nationale de Calais envoie auprès de La Fayette et de Louis-Philippe pour les assurer de sa fidélité, et le roi le retient à dîner (le 12 décembre 1830). Administrateur de l’Hospice – la fonction qui lui tient le plus à cœur – Tom Souville décède dans sa maison de la rue Eustache de Saint-Pierre, à l’âge de soixante-deux ans. Les impasse et rue Tom Souville se trouvent près de la tour du Guet.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

SPIEGEL   Antoine François  

(?, 1777 – 1876, ?)

Après avoir servi sous Napoléon 1er, il devient une première fois maire de Saint-Pierre pendant la Monarchie de Juillet, du 21 mars 1831 au 21 août 1832 (démission), puis du 1er juillet 1835 à la mi-octobre 1839 (démission), période pendant laquelle est inauguré le marché de la Place Crèvecoeur. Il meurt longtemps après et presque centenaire. 

fiche d'après F. LENNEL, collection R. RUET.

SPIERS

(famille)

Les Spiers, originaires d’Écosse, arrivent à Dunkerque en 1776, puis à Calais pendant la Révolution, puis à Boulogne et en Algérie. Ils épousent les enfants des grandes familles du Nord de la France, plutôt dans les milieux du courtage maritime, de la Marine ou du commerce du tabac, mais toujours des métiers du commerce.

fiche par Ph. CASSEZ.

SPIERS   George-Frederick 

(Dunkerque, 1791 – 1856, Calais)

Arrivé à Calais peu après sa naissance, il est courtier maritime et agent de la General Steam Navigation Company. Conseiller municipal de 1831 à 1846. Secrétaire de la Société philharmonique, membre fondateur du Cercle littéraire (1832) et poète à ses heures, il est souvent chargé des discours officiels prononcés lors des réceptions (la Malibran) ou des obsèques (Francia, Souville) de personnalités. 

fiche par Ph. CASSEZ.

STAFFORD Humphrey, sixième comte de  

(Stafford, 1402 – 1460, Northampton)

Capitaine de Calais de 1442 à 1450, petit-fils d’Édouard III ( par sa mère), il est armé chevalier par Henry V en 1421. intégrant le Conseil de régence pendant la minorité de Henry VI, il s’y fait remarquer par sa modération face aux « va-t-en guerre ». entré dans l’ordre de la jarretière dès l’âge de vingt six ans, il est Lieutenant-Général en Normandie de 1430 à 1432 et est fait comte du Perche. Comte (1438) puis duc (1444) de Buckingham, il est l’un des plus grands propriétaires terriens du royaume. En dépit de ses importants revenus, il éprouve des difficultés à faire face aux dépenses de la garnison de Calais, qui lui incombent. Il représente alors la couronne lors des négociations avec les français. Il quitte son office de Capitaine de Calais en 1450 pour devenir Gardien des Cinque Ports et Constable du port de Douvres. Au début de la guerre des Roses, il reste fidèle à Henry VI et est fait prisonnier par les yorkistes du comte de Warwick à la première bataille de St-Albans (1455) où il commande l’armée royale. Libéré, il décède à la bataille de Northampton, contre les mêmes adversaires. 

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

STURY William 

(- après 1357)

Auparavant en Gascogne, il est nommé sénéchal et chief bailiff (bailli principal) de Calais le 4 décembre 1347. C’est donc l’un des tout premiers officiers à exercer dans la ville récemment conquise, jusqu’en 1353, date à laquelle il prend les fonctions de gouverneur à Jersey.

fiche par Ph. CASSEZ.

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