 | SALEMBIER Louis, dit Émile (Saint-Pierre, 1857 – 1919, Calais)
Maire et député de Calais pendant la Troisième République, d’abord du 17 mai 1896 au 13 novembre 1898, puis du 17 mai 1908 au 19 mai 1912. Issu d’une lignée d’ouvriers de Saint-Pierre (mécaniciens et serruriers), Louis Salembier (qui se fera toujours appeler Émile) commence à travailler très jeune dans une usine de dentelle. Il s’engage dans la vie syndicale et, rapidement, y prend des responsabilités. Quand il perd son travail, ses collègues syndicalistes lui achètent un café boulevard Victor Hugo, dont il fait le lieu de réunion des syndicats tullistes. Passant à la politique, il fonde le Parti Ouvrier Calaisien. Élu conseiller municipal en 1888, il siège sans interruption jusqu’à son décès. Personnage imposant, ayant son franc-parler, il n’hésite pas à interpeller ses adversaires et fustiger ceux qui lui tiennent tête. Il n’admet pas facilement la contradiction d’où son surnom : « le roi Mimile ». Il devient maire de Calais à la suite d’un coup fourré puisque son ami Delcluze a obtenu plus de voix que lui. Ils ne se réconcilieront jamais ! La musique municipale refuse même de jouer la Marseillaise en son honneur ! Deux ans plus tard, le candidat qu’il soutient finit… dernier et Delcluze tient sa revanche. Encore deux ans et Salembier le fait chuter. Lors de sa deuxième nomination comme maire, la musique municipale l’accompagnera jusqu’à son domicile rue Delaroche. Il accueille aussitôt le Président de la République (Fallières) avant de le retrouver, malheureusement, deux ans plus tard lors des obsèques des marins du Pluviôse. On lui doit quelques réalisations remarquables pour sa ville, entre autres la construction de plusieurs écoles, de cantines scolaires et de crèches, et l’édification du nouvel hôtel de ville (confié à son ami franc maçon Debrouwer) et des abattoirs. Anticlérical, il prend un arrêté contre les sonneries de cloches : les curés trop bruyants seront verbalisés ! Il fonde également l’Union Coopérative, qui a pour but de fournir à prix raisonnable les fournitures de base aux travailleurs (alimentation et charbon). Après son deuxième mandat de maire, il devient député du Pas-de-Calais de 1914 à 1919. Un buste d’Émile Salembier orne la place qui porte aujourd’hui son nom, près de la Nation, dans son quartier.
fiche par G. BEAUVILLAIN et Ph. CASSEZ, collection R. RUET.
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