 | COMMYNES Philippe de (Renescure, 1447 – 1511, Argenton) Filip van den Clyte est dit « de Commynes » (Comines) en référence à une seigneurie familiale sur la Lys, où il est élevé après être devenu orphelin. Le duc Philippe le Bon, son parrain, le fait entrer comme écuyer dans la suite de son fils Charles (le Téméraire). S’il assiste à la bataille de Montlhéry, il ne semble guère attiré par la carrière militaire et se verra confier des missions diplomatiques, qui correspondent mieux à son éducation. Deux ans plus tard, Charles succède à son père comme duc de Bourgogne, ce qui permet à Philippe de Commynes d’approcher les grands personnages de son époque, alors qu’il n’a encore qu’une vingtaine d’années, et de tisser un réseau de relations au plus haut niveau international. C’est ainsi qu’il participe en 1468 à la célèbre entrevue de Péronne, où Louis XI se retrouve en fâcheuse posture face au Téméraire. Le roi ne s’en sort finalement qu’à la suite de quelques confidences discrètes et avisées du conseiller ducal qui, sans pour autant trahir son maître, lui permet d’éviter le pire. Le roi s’en souviendra. À vingt trois ans, Philippe de Commynes est envoyé en mission à Calais. Dans le cadre de la guerre des Deux Roses, le comte de Warwick, gouverneur de Calais, soutenu par Louis XI, vient de débarquer en Angleterre (13 septembre 1470) afin de replacer sur le trône le faible Henry VI et d’en exclure par là-même Edward IV, qui se réfugie chez son beau-frère, le duc de Bourgogne. Commynes agit comme intermédiaire entre Warwick et le roi déchu. Il ne semble cependant pas qu’il ait été autorisé à traverser le détroit, et il s’en retournera au bout de deux mois sans avoir pu négocier, sinon par personnes interposées. Après avoir passé huit ans dans l’intimité de Charles le Téméraire, il passera clandestinement au service de Louis XI (août 1472), pour lequel il constituera une recrue de choix et qui le comblera de bienfaits. Conseiller intime du maître qu’il s’est choisi, il finira sénéchal du Poitou. Il restera, avec plus ou moins de bonheur, au service de ses successeurs Charles VIII et Louis XII, et décèdera en 1511, à l’âge de soixante quatre ans. Ses Mémoires lui assurent, encore aujourd’hui, une flatteuse réputation posthume. Il y dresse les portraits sans concession de personnages de l’histoire calaisienne (Warwick, Wenlock).
fiche par Ph. CASSEZ. |
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