DICTIONNAIRE DES PERSONNALITÉS DU CALAISIS, lettre C

 


 


CADRAS    Félix

(1906 – 1942, au Mont Valérien)

Élève de l’école Franklin, rue Van Grutten. Son père est tué en 1915. Pupille de la Nation, il suit les cours du soir de l’École d’Arts décoratifs et devient apprenti esquisseur. Militant communiste, il est responsable du secteur de Calais. En 1935, année où il devient conseiller municipal, il effectue son premier voyage à Moscou comme délégué de l’Internationale Communiste et, deux ans plus tard, entre au Comité Central aux côtés de Maurice Thorez. En 1940, après avoir servi dans la D.C.A., il se retrouve en zone sud où il organise ce qui deviendra l’armée secrète du Parti Communiste Français, alors hors la loi. Avec Jacques Duclos, il prend la direction clandestine du parti à Paris au début de 1941. Victime d’une dénonciation, il est arrêté en février 1942, et fusillé trois mois plus tard. Il est enterré au Père-Lachaise. Une rue de Calais-Nord porte son nom, ainsi qu’une école du Pont-du-Leu.

d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

CAFFIERI    (famille)

La famille Caffieri a produit une dynastie de sculpteurs, de fondeurs ciseleurs, etc., travaillant principalement pour le roi, tous issus de Philippe Caffieri (1634-1716) qui avait été attiré en France par Mazarin. Son fils, Philippe Caffieri (Paris, 1671-1734, Calais) devient directeur des postes à Calais, charge qu’il transmet à son propre fils, Charles Martin Caffieri (Meaux, 1712-1766, Calais), trésorier des Invalides de la marine. Suzanne Antoinette Caffieri (1744-1833), fille de ce dernier, épouse Jacques Leveux en 1769.

fiche par Ph. CASSEZ.

CAILLIETTE    Jacques

(Boulogne-sur-Mer, 1805 – 1887, Saint-Pierre)

Arrivé très jeune à Coulogne, où son père dirige une raffinerie, il est lui-même à la tête d’une entreprise de messageries. En 1848, c’est par lui que la République est proclamée à Saint-Pierre, et il devient président de la commission municipale provisoire jusqu’à la fin de l’année. Entré au conseil municipal en 1843, il y reste pratiquement sans interruption pendant trente-cinq ans, officiant comme adjoint de 1848 à 1865, puis de nouveau à partir de 1870, et finissant par devenir maire pendant la Troisième République, de 1874 au 21 janvier 1878. Président de la chambre consultative des Arts et Manufactures (1854-1875) et de la Société communale de Secours mutuels (1868-1887), conseiller d’arrondissement (1871-1877), juge au Tribunal de commerce. La rue Caillette donne sur le boulevard Gambetta.

d'après F. LENNEL, collection R. HUET.

CALOW    William

(Greenwich, 1812 – 1908, Great Missenden)

Il s’installe à Paris (1829) et devient maître de dessin des enfants de Louis-Philippe. À la fin des années 1830, il entreprend des voyages en Europe centrale, et retourne en Angleterre à partir de 1841. Plusieurs de ses œuvres témoignent de passages fréquents à Calais. Callow est l’un des grands aquarellistes de la période victorienne.

fiche par Ph. CASSEZ.

CALVELEY    Hugh de

(>1315 – 1394, dans le Cheshire ?)

Il est un furieux batailleur de la première période de la guerre de Cent ans. On ignore sa date de naissance (entre 1315 et 1333). Il commence à faire parler de lui lors de la guerre de succession de Bretagne, puis accompagne Robert Knolles, qui est peut-être de sa famille, dans la vallée du Rhône (1359), combat à Auray (1364) et sert (sous du Guesclin !) lors des guerres de succession de Castille, où son action décisive lors de la bataille de Nájera lui vaut le titre de comte de Carrión. Il passe ensuite au service du Prince Noir en Aquitaine. Succédant à John de Burley, il est le dernier Capitaine de Calais d’Édouard III, puis devient amiral. Il revient à Calais pour suivre l’évêque de Norwich dans sa croisade en Flandre (1383) puis retourne en Castille avec Jean de Gand* (1386-1388). À la fin de sa vie, il devient Membre du Parlement.

fiche par Ph. CASSEZ.

CAMPMAYOR    Pierre

(?? – 1577<)

Quatre fois mayeur de Calais, entre 1568 et 1577.

...

CAMPMAYOR    X

(?? – 1611<)

Mayeur de Calais sous Louis XIII, en 1611.

...

CAMYS    Émile

(Dunkerque, 1862 – 1934, Calais)

Élève au pensionnat Saint-Pierre, où il se taille une réputation d’amuseur, il y accompagne au piano les fêtes scolaires. Il suit des études classiques, qu’il termine par un séjour à Folkestone. S’il effectue un stage d’apprentissage dans une teinturerie de Givors, c’est à Paris qu’il s’installe pour poursuivre ses études musicales sous la direction de Félix Leroux, chef de la musique de l’École d’Artillerie de Vincennes. Après des emplois d’organiste et de chef d’orchestre à Paris, il prend, en 1893, la direction de l’académie de musique de Calais (fondée en 1885) et de la Musique municipale. Il est engagé en 1895 comme chef d’orchestre du Casino de Calais et devient, peu après, directeur de l’École de Musique. Il compose de nombreuses valses et mazurkas (dont « Calais-plage », mazurka pour piano, et « Les filles de Capri », une valse qui connaît le succès) et il est l’auteur d’une Théorie abrégée de la musique par demandes et réponses, à l’usage des classes élémentaires. En 1898, il fonde aussi une association de concerts symphoniques puis, en 1903, devient chef d’orchestre de la Société philharmonique. À la fin de la première Guerre mondiale, il inaugure des conférences sur l’histoire de la musique qui lui font sillonner la région et la Belgique. Ses nombreuses compositions, essentiellement des opéras comiques, sont jouées aussi à Paris ou Anvers… pour un total « respectable » d’environ 700 représentations. En 1922, il prend les fonctions de secrétaire général-rapporteur de la Fédération des Musiques du Nord et du Pas-de-Calais. Photographe de talent, il prend des centaines de vues de Calais pendant la Première Guerre mondiale. Une plaque sur la façade du n° 18 de la rue du 11-Novembre rappelle qu’il y demeura pendant les trente dernières années de sa vie.

fiche par M. DOMAIN et Ph. CASSEZ.

CAPET    André

(1939 – 2000, Avoriaz)

Fils du directeur de l’école de la rue Gustave Cuvelier, il est député socialiste (1988) et adjoint dans la municipalité Barthe* (1989). Après avoir été président du Comité régional du tourisme, il devient vice-président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais (1998). Membre du Syndicat mixte de la Côte d'Opale, il est l'un des plus ardents défenseurs de la création d'emplois et d'activités dans le domaine du tourisme, Président de la nouvelle Agence de développement touristique de la Côte d'Opale (2000), il décède subitement pendant ses vacances d’hiver. Son fils, Yann, deviendra député lui aussi (en 2012).

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CARDEVAQUE    Adolphe de

(Calais, 1828 – 1897<)

Secrétaire de la commission des antiquités départementales à Arras, membre correspondant des sociétés des antiquaires de la Morinie, de Picardie et de France, il est l’auteur de nombreux articles, le plus souvent dédiés à l’histoire d’Arras et de sa région.

fiche par Ph. CASSEZ.

CAREW    George

(c 1504 – 1545)

George Carew grandit dans la suite du marquis d’Exeter. Après une jeunesse aventureuse (il est plusieurs fois emprisonné), il devient Membre du Parlement dans les années 1530 et, par deux fois, High Sheriff du Devonshire. À partir de 1537, il sert dans le détroit contre les pirates, sous les ordres de Lord Dudley*, puis devient responsable du fort Risban de Calais. Lié au vicomte Lisle, il sera arrêté brièvement en même temps que lui (1540). Quittant ses fonctions au Risban en 1543, il est nommé vice-amiral, et coulera peu après avec son navire, au combat contre les Français, au large de l’île de Wight.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CAREW    Richard

(c 1470 – 1520)

Richard Carew devient Lieutenant du château de Calais en octobre 1513 (conjointement avec son fils Nicholas), puis avec Richard Wingfield (d’août 1514 à 1519). Il avait été fait chevalier banneret après la bataille de Blackheath (1497). Convoqué à l’entrevue du Camp du Drap d’or, il décède juste avant.

fiche par Ph. CASSEZ.

CARON    Paul

(1889 – 1944, Arras)

Effectuant ses études à Saint-Omer puis à l’École Normale d’Arras, il devient instituteur aux Baraques puis (1913) à Guînes. Mobilisé en 1914, il sert dans l’artillerie et participe à la bataille de la Somme. Envoyé en Allemagne dans l’armée d’occupation, il en revient en 1919 avec le grade de lieutenant. Directeur de l’école Condé aux Cailloux, il est aussi président de l’Amicale des Cailloux et du sous-district de football, et organisateur du camp Jules-Ferry. Reprenant du service en 1939, à cinquante ans, il se retrouve à Auch au moment de l’armistice. Revenu chez lui, au Pont-du-Leu (rue du Texas), il doit partager sa maison avec des officiers allemands et ses connaissances en artillerie lui permettent de gagner leur confiance alors qu’il est en réalité chef de secteur dans la résistance. Autorisé à circuler dans la zone interdite de Calais-Nord et du port, il en profite pour dresser un plan complet des défenses allemandes qu’il transmet à Londres. Arrêté le 30 décembre 1943, il est jugé à Arras le 4 avril, et fusillé le lendemain, en même temps que le fils de Gaston Tison. Une petite rue du Virval rappelle son souvenir.

d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

CARPENTIER    Louis Octave

(?? – ??)

En 1929, il fonde une entreprise de charrois par chevaux dans son quartier du Fort-Nieulay. L’année suivante, l’entreprise s’installe là où elle est toujours aujourd’hui, avenue Roger Salengro. Elle se spécialise dans le transport des cailloux extraits de la carrière du fort, qui lui appartient. À partir de 1954, le transport routier de marchandises devient son activité principale. Elle est ensuite dirigée par son fils Octave, puis par son petit-fils et, aujourd’hui par son gendre David Sagnard.

fiche par Ph. CASSEZ.

CARPENTIER    Pierre Bernard

(Calais, 1727 – 1800, Calais)

Ancien procureur du roi au siège de l’Amirauté, il devient maire de Calais mais, élu aussi juge au tribunal de district, il préfère renoncer à sa fonction de maire, qu’il n’aura exercé que quelques mois, du 31 janvier au 23 novembre 1790. Il sera, par la suite, Président du tribunal de district. C’est chez lui qu’a déjeuné la famille Mozart lors de son séjour à Calais en avril 1764.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CARRÉ    Jacques

(Calais, 1918 – 1944, en Bretagne)

Garçon boucher, coureur cycliste, il est fait prisonnier en juin 1940. Évadé, il gagne la Syrie et s’engage dans les F.F.L. Parachuté en Bretagne la nuit précédant le débarquement pour saboter les lignes de chemin de fer, il meurt des suites de ses blessures, que les S.S. refusent de soigner. La rue du sergent Jacques Carré se trouve près de la plage.

d'après R. CHAUSSOIS.

CASTEUR    Paul

(Pont-du-Leu, 1911 – 1944, Paris)

Syndicaliste, secrétaire des Jeunesses communistes du Pas-de-Calais, rédacteur en chef du journal parisien Avant-Garde, il est responsable F.T.P. en zone sud. Arrêté, il s’évade. Blessé par balles à Rosny-sous-Bois, il meurt des suites de ses blessures un mois plus tard. Une ruelle du Virval porte son nom.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CAUDRON    Noël

(??, 1779 – 1832, Saint-Pierre)

Marchand brasseur, il est brièvement maire de Saint-Pierre de décembre 1830 à mars 1831. Il décède peu après rue de la Vendée, âgé de cinquante-trois ans.

d'après F. LENNEL, collection R. RUET.

CHAMPAILLER    (famille)

Famille originaire de Pélussin (près de Condrieu et de Vienne) qui a beaucoup fait pour l’industrie du tulle lors de ses débuts à Calais. Ils sont cinq dont Pierre, Jean Pierre (né vers 1792) et son fils Pierre (1816) qui dirigent des fabriques rue de Vic et sur le boulevard Jacquard. Ils vendent leur usine aux trente-deux métiers en 1864 puis quittent Calais ; elle brûle deux ans plus tard. Une rue du quartier des Fontinettes porte leur nom.

fiche par Ph. CASSEZ.

CHAMPAILLER    Pierre

(vers 1782 – 1848 <)

Fils aîné d’un fabricant de tulle qui avait repris l’usine de Webster*, c’est un inventeur et il sort en 1834, avec Pearson*, le brevet d’un métier pouvant faire « un tulle-dentelle de coton à point d’esprit », dont il est l’importateur en France. Il est président de la Chambre de Commerce de Calais (1836) puis du Tribunal de Commerce (1844-1848). Membre fondateur du Cercle littéraire en 1832.

fiche par Ph. CASSEZ, collection P. HÉDOUX.

CHARBONNIER    Fernand

(Calais, 1912 – 1944 au fort de Bondues)

Contrôleur des PTT, il demeure rue Gaillard. Mobilisé en 1939 et fait prisonnier, il parvient à s’évader. Rentré à Calais en octobre 1940, il devient membre du réseau de résistance de Gaston Berthe, il cache chez lui des aviateurs britanniques abattus. Arrêté à la fin de 1942 dans le bureau de poste du boulevard Gambetta, il est emmené à Loos et exécuté après treize mois d’internement. Son père était mort pour la France en 1918.

d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

CHARLES LE TÉMÉRAIRE   

(Dijon, 1433 – 1477, devant Nancy)

Il séjourne à Calais en juillet 1475 où il retrouve son beau-frère, Edward IV d’Angleterre, auquel il avait proposé de rallumer la guerre contre la France. Alors qu’il était prévu une double offensive concertée contre Louis XI, le duc de Bourgogne se présente seul à Calais dix jours après le roi, son armée ayant été immobilisée en Allemagne par le siège de la ville de Neuss. Si le Téméraire promet de le faire sacrer bientôt roi de France à Reims, le prudent Edward IV préfère s’entendre secrètement avec Louis XI et, signera avec lui, le mois suivant, le traité de Picquigny, qui ruinera, définitivement, les projets du Téméraire.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CHARLES    QUINT

(Gand, 1500 – 1558, Yuste)

Comte de Flandre, roi des Espagne et souverain du Saint-Empire romain-germanique, c’est le personnage le plus considérable d’Europe qui séjourne deux fois à Calais à l’occasion de rencontres avec Henri VIII : en 1520, après l’entrevue du camp du Drap d’Or, puis en 1522 quand il se rend en Angleterre.

fiche par Ph. CASSEZ d'après F. LENNEL, 
collection G. PELTIER.

CHARNY    Geoffrey de

(né avant 1306 – 1356, Poitiers)

Chevalier champenois, combat en Flandre et en Normandie pour Philippe VI et le futur Jean le Bon. Fait prisonnier en 1342, il est emmené en Angleterre et libéré contre rançon. Au printemps 1347, il est admis au Conseil du roi, et participe aux négociations infructueuses menés avec Édouard III* pendant le siège de Calais. Nommé capitaine de Saint-Omer, il a pour mission de surveiller la frontière du Pale. Tombé dans le traquenard du château de Calais le 31 décembre 1349, il est de nouveau emmené en Angleterre et libéré contre rançon un an plus tard. Il passe ensuite au service du nouveau roi, Jean le Bon*, et revient surveiller la frontière du Calaisis. Il aura sa revanche. Au combat du 08 juin 1351, près d’Ardres, Jean de Beauchamp*, capitaine de Calais lors de son arrestation, est fait prisonnier. Surtout, un an plus tard, il réussit à s’emparer de la personne d’Aymery de Pavie, le « traitre », qu’il fait torturer à mort sur la place du marché de Saint-Omer. Il meurt pendant la célèbre bataille de Poitiers en 1356. Il a laissé trois traités sur la chevalerie.

fiche par Ph. CASSEZ.

CHAUSSOIS    Robert

(? – 1998, Calais)

Journaliste au Phare de Calais (1942), puis à Nord-Littoral et à la Voix du Nord (1951) dont il devient chef d’édition en 1979. C’est un historien local spécialisé dans le XXème siècle. À partir de 1974, il publie en six volumes une histoire au jour le jour de Calais pendant la seconde Guerre mondiale.

d'après Fernand ROLET, collection G. PELTIER.

CHIRCHE    John

(?? – ??)

Lieutenant de Calais en 1416. Par un acte daté du 21 avril, il prolonge la trêve marchande avec la Flandre, désormais valable jusqu’au 14 juin 1417. En 1433, un John Chirche (le même ?) est marchand à Londres, et il se plaint que l’un de ses navires a été piraté en Espagne.

fiche par Ph. CASSEZ.

CLIFTON    Gervase

(Nottinghamshire ?, 1415 – 1471)

Trésorier de Calais pendant une dizaine d’années, à la fin de la guerre de Cent Ans (1450-1460). Lieutenant du château de Douvres et aussi capitaine de Pontoise, où il est armé chevalier, il sert comme High Sheriff du Kent à plusieurs reprises entre 1439 et 1455. Mayor de Canterbury en 1450, il représente le comté au Parlement en 1455. À Calais, il a l’occasion de fréquenter le comte de Warwick, et il débarque en Angleterre dans ses rangs pour la campagne de 1461. Tous deux décèdent en quelques semaines, Clifton étant décapité après la défaite des Lancastre à Tewkesbury.

fiche par Ph. CASSEZ.

CLIFTON    William , comte de Huntingdon

(1304 – 1354)

D’origine normande, ses ancêtres avaient accompagné l’expédition de Guillaume le Conquérant. Geoffrey de Clinton avait été Lord Chamberlain d’Henri 1er et Roger de Clinton avait été évêque de Coventry. Lui-même descend par sa mère d’Henri II Plantagenêt et est un compagnon d’enfance d’Édouard III dont il conservera toujours la confiance. Il fait partie de la petite troupe qui, en 1330, assiste le jeune roi dans l’arrestation puis l’exécution de Roger Mortimer, ce qui constitue la prise du pouvoir par Édouard III. Dès lors, il cumule honneurs et fonctions. De 1330 à 1348, il est Lord Warden des Cinque Ports et, de 1330 à 1337, Membre du Parlement. En 1333, il devient Lord Admiral of the Seas puis, en 1337, Édouard III en fait le premier comte de Huntingdon. À la suite de la capture de Jean de Beauchamp, capitaine de Calais, au combat du 08 juin 1351, il le remplace dans sa fonction.

fiche par Ph. CASSEZ.

CLOUET    André

(1915 – 1939)

Pendant la « drôle de guerre », un mois après son mariage, le sous-lieutenant Clouet meurt le 22 septembre, ce qui lui confère le triste privilège d’être le premier Calaisien tombé au champ d’honneur pendant la seconde Guerre mondiale.

d'après R. CHAUSSOIS.

COBHAM    Reginald de

(Sterborough, Kent, 1295 – 1361, Lingfield, Surrey)

Gardien du château (1353) puis Capitaine de Calais de 1353 à 1355. La famille du baron Cobham est proche des Beauchamp et de Despencer, aussi bien que de la famille royale. Lord Cobham avait été reçu au Parlement en 1342. Chevalier de la Jarretière en 1352. À Crécy, le baron Cobham est chargé de la protection rapprochée du prince de Galles (futur Prince Noir), auprès duquel il combat aussi à Poitiers en 1356 où il est, avec Thomas Beauchamp, l’un des deux chevaliers chargés de s’assurer de la personne du roi Jean le Bon.

fiche par Ph. CASSEZ.

COËTLOGON    Yves de

(Reques-sur-Hem, 1913 – 1973 Reques-sur-Hem)

Sculpteur formé à l’académie Julian à Paris résidant au château de Cocove. Influencé par Camille Seys et Henri Lhotellier, il répond à des commandes de la municipalité calaisienne : il crée l’actuel Monument aux Morts (inauguré en 1962) de la place Foch et le monument aux Vieux Travailleurs et Médaillés du Travail (inauguré en 1966) situé au pied du Grand Théâtre.

fiche par M. DOMAIN.

COGNON    Charles Eugène

(Saint-Omer, 1796 – 1835)

Fils d’un directeur d’hôpital militaire, c’est un disciple du docteur calaisien Souville. Engagé très jeune, il est fait prisonnier pendant la retraite de Russie, et reste plus d’un an sur les bords de la Volga. Après être passé par Lille, il entre à l’hôpital militaire de Calais en 1819. Il en repart chirurgien aide-major mais, quatre ans plus tard, revient à Calais pour se marier (1826). Il y est successivement nommé médecin du bureau de bienfaisance, chirurgien de la marine et de la garde nationale. Il meurt prématurément, à trente-neuf ans.

fiche par Ph. CASSEZ.

COLBRANT    Michel Lambert

(??,1760 – 1834, ??)

Assurant l’intérim de la mairie de Saint-Pierre pendant six semaines en 1795, il devient maire du 6 novembre 1795 à août 1799, puis de mars 1802 à février 1808.

fiche par Ph. CASSEZ.

COLLET    Pierre Jean Marie

(Coulogne, 1764 – 1830, Saint-Omer)

Entré au séminaire de Boulogne à dix ans, il renonce finalement à prendre l’habit ecclésiastique. En 1833, il publie chez Antoine Leleux Notice historique sur l’état ancien et moderne du Calais, de l’Ardrésis et des pays de Brédenarde et de Langle.

fiche par Ph. CASSEZ.

COMMYNES    Philippe de

(Renescure, 1447 – 1511, Argenton)

Filip van den Clyte est dit « de Commynes » (Comines) en référence à une seigneurie familiale sur la Lys, où il est élevé après être devenu orphelin. Le duc Philippe le Bon, son parrain, le fait entrer comme écuyer dans la suite de son fils Charles (le Téméraire). S’il assiste à la bataille de Montlhéry, il ne semble guère attiré par la carrière militaire et se verra confier des missions diplomatiques, qui correspondent mieux à son éducation. Deux ans plus tard, Charles succède à son père comme duc de Bourgogne, ce qui permet à Philippe de Commynes d’approcher les grands personnages de son époque, alors qu’il n’a encore qu’une vingtaine d’années, et de tisser un réseau de relations au plus haut niveau international. C’est ainsi qu’il participe en 1468 à la célèbre entrevue de Péronne, où Louis XI se retrouve en fâcheuse posture face au Téméraire. Le roi ne s’en sort finalement qu’à la suite de quelques confidences discrètes et avisées du conseiller ducal qui, sans pour autant trahir son maître, lui permet d’éviter le pire. Le roi s’en souviendra. À vingt trois ans, Philippe de Commynes est envoyé en mission à Calais. Dans le cadre de la guerre des Deux Roses, le comte de Warwick, gouverneur de Calais, soutenu par Louis XI, vient de débarquer en Angleterre (13 septembre 1470) afin de replacer sur le trône le faible Henry VI et d’en exclure par là-même Edward IV, qui se réfugie chez son beau-frère, le duc de Bourgogne. Commynes agit comme intermédiaire entre Warwick et le roi déchu. Il ne semble cependant pas qu’il ait été autorisé à traverser le détroit, et il s’en retournera au bout de deux mois sans avoir pu négocier, sinon par personnes interposées. Après avoir passé huit ans dans l’intimité de Charles le Téméraire, il passera clandestinement au service de Louis XI (août 1472), pour lequel il constituera une recrue de choix et qui le comblera de bienfaits. Conseiller intime du maître qu’il s’est choisi, il finira sénéchal du Poitou. Il restera, avec plus ou moins de bonheur, au service de ses successeurs Charles VIII et Louis XII, et décèdera en 1511, à l’âge de soixante quatre ans. Ses Mémoires lui assurent, encore aujourd’hui, une flatteuse réputation posthume. Il y dresse les portraits sans concession de personnages de l’histoire calaisienne (Warwick, Wenlock).

fiche par Ph. CASSEZ.

COOKE    Edward William

(Londres, 1811 – 1880, ?)

Il commence à exposer à la Royal Academy en 1835. Il voyage fréquemment sur le continent dans les années 1837-1860. C’est un graveur de formation, et il pratique assez peu l’aquarelle, lui préférant le dessin. Mais c’est un excellent peintre de marines et de scènes côtières, dont une consacrée à Calais.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CORNWALLIS    Thomas

(1518-1604)

De Brome Hall (Suffolk) est le dernier Trésorier de Calais (avril 1554-décembre 1557). High Sheriff des Norfolk & Suffolk au moment du décès d’Edward VI, il a la lucidité de choisir le bon camp, celui de la reine Mary et, dès lors, son ascension est rapide. Dès août 1553, il est admis au Conseil Privé et, l’année suivante, il devient Trésorier de Calais, sous la gouvernance de son cousin Lord Wentworth. En juillet 1557, il est de ceux qui signalent la faiblesse des défenses de la ville. Il sera Membre du Parlement.

fiche par Ph. CASSEZ.

COULON    Ernest

(?? – 1927<)

Historien local XXe siècle entre-deux-guerres


COURQUIN    Jules

(Calais, 1894 – 1957, Calais)

Membre fondateur de la Société des Rosati, membre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, titulaire de la Médaille d’Or de la Fédération Internationale des Sociétés Théâtrales amateurs, Jules Courquin était un revuiste célèbre et très productif. Il écrit pour la saison d’hiver 1919-1920 « Calais en guerre » interprété au Théâtre de Calais au cours d’un gala de l’U.N.C. Pour l’ouverture de la salle de spectacles de l’Alhambra, il écrit en 1921 « Alhambra… ssons-nous », jeu de mots de « Al embrassons-nous). D’autres œuvres sont rédigées en collaboration avec Léo Fellys, Pierre Davril et Marcel Rouillard. Son drame, « L’intrus », connut plus de mille représentations partout en France. Sa dernière revue, jouée au Calaisiana, s’intitulait : « On est Calaisien… na ! ».

fiche par M. DOMAIN.

COURTENAY    Peter

(château de Tiverton, Devon, 1349 – 1409)

Capitaine de Calais de 1398 à 1401. Il est fait chevalier par le Prince Noir en personne lors de la campagne de Castille en 1367. Nommé à Calais, il en profite pour fréquenter la cour de Charles VI à Paris, y nouer de solides amitiés, notamment celle de Guy de la Trémoille, et recevoir de somptueux cadeaux. Lors de son voyage de retour en Angleterre, en 1383, il combat les Français lors d’une joute avec John Devereux, alors Capitaine de Calais. Ses aventures sont rapportées dans le détail par Froissart. Devenu chambellan principal en 1388, il est envoyé à Calais pour enquêter sur certains faits d’armes. En 1390, il est nommé à vie Constable du château de Windsor. Après ses trois années de service à Calais, Henry IV le fera entrer au Conseil Privé.

fiche par Ph. CASSEZ.

COUSSIN    Raymond

(Calais (Nouvelle-France), 1909 – 1942, au fort de Bondues)

Fils d’un soldat tué en 1917, il est élève de l’école Pascal et membre de l’Amicale Pascal, section football. Membre du Parti Communiste Français, il est engagé par la Société des Eaux à Harnes. Capitaine F.T.P., il se livre à des actes de sabotage d’usine et de voies ferrées. Arrêté une première fois en août 1941, il saute d’un train et s’évade. Trois mois plus tard, il est arrêté à Avion par la police française et livré aux Allemands, qui l’internent à Loos. Le 20 mars 1942, il est fusillé à trente-deux ans, premier Calaisien tombé sous les balles d’un peloton d’exécution. Une rue du Virval rappelle son souvenir.

d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

CRESPIN    Victor Auguste

(??, 1837 – 1886, Calais)

Maire de Saint-Pierre au début de la Troisième République. Fabricant de tulle, il entre au conseil municipal de Saint-Pierre pendant la guerre de 1870 et y devient adjoint trois mois plus tard seulement. Au retrait de Lecouffe (22 juin 1873), il devient maire par intérim jusqu’au 24 février 1874, puis maire à part entière après celui de Cailliette (21 janvier 1878). Mais il démissionne moins de deux ans plus tard (24 octobre 1879). Juge au Tribunal de commerce, vice-président de la Chambre de Commerce et président de la Chambre syndicale des fabricants de tulle, il connaît une fin tragique : alors qu’une crise économique vient de pousser plusieurs de ses collègues à la faillite, on le retrouve noyé dans le canal. Suicide ? Il n’avait que quarante-huit ans. Une rue de Saint-Pierre (le long du stade Jean Bouin) porte désormais son nom, ainsi qu’un quai situé le long du bassin Carnot.

fiche par G. BEAUVILLAIN et Ph. CASSEZ, 
collection R. RUHET.

CRESSON    Guillaume-Ernest

(Calais, 1824 – 1897<)

Élève au lycée de Versailles, il devient avocat à la cour d’appel de Paris (1846) puis secrétaire de la conférence des avocats (1848). Membre du Conseil de l’ordre à partir de 1866, il est brièvement Préfet de Police pendant la guerre de 1870. Pendant vingt ans (1872-1893), il préside la société générale des prisons. Chevalier de la légion d’honneur (1874).

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CRÈVECŒUR    Jean-Louis

(St Pierre les calais, 1771– 1838, St Pierre les Calais)

Etabli comme fabricant de tulles en 1825, propriétaire et conseiller municipal à Saint-Pierre, il lègue à la ville en 1836 un terrain pour établir une place publique et un marché, à condition de lui conserver pour l’éternité le nom de place Crèvecœur. Père de l’abbé Crèvecœur.

fiche par Ph. CASSEZ d'après C. LANDRIN, 
collection G. PELTIER.

CRÈVECŒUR    Pierre François, abbé

(St Pierre les Calais, 1802 – 1869, Marcq en Baroeul)

Fils de Jean-Louis, il obtient de Louis-Philippe en 1846 le diplôme de « maître de pension » qui lui permet d’ouvrir un établissement scolaire. Le succès est tel qu’il décide de construire un bâtiment nouveau, dont la première pierre est posée en 1857. C’est l’actuel ensemble scolaire Saint-Pierre, rue du Four à Chaux.

fiche par Ph. CASSEZ et G. PELTIER, 
collection G. PELTIER.

CROCHEZ    Pierre

(17?? – 1790<)

Premier maire de Saint-Pierre, du 8 février au 2 décembre 1790 (démission).


CRONIE    Constant

(1920 – 1944, Brassy)

Habitant rue Rubens, il évacue Calais pour se rendre dans la Nièvre. F.F.I., il est surpris en train de préparer un sabotage en gare de Brassy, et est fusillé sur-le-champ le 02 septembre 1944. Une ruelle du quartier du fort Nieulay porte son nom.

d'après R. CHAUSSOIS, collection G. PELTIER.

CROY    Emmanuel, prince puis duc de

(Condé-sur-Escaut, 1718 – 1784, Paris)

L’origine de la maison de Croÿ se perd dans la nuit des temps. Celui-ci fait de solides études chez les jésuites à Paris et entre aux mousquetaires à dix-huit ans. Deux ans plus tard (1738), il obtient le Régiment Royal Roussillon qu’il conduit à l’armée de Westphalie en 1741, et aux campagnes de Bohême et de Bavière en 1743. Passé à l’armée du maréchal de Saxe, il se couvre de gloire à Fontenoy (1745) et est promu général de brigade. Il est donc déjà réputé pour ses talents militaires quand il est nommé, en 1756, pour commander le camp formé sous Calais. Il y était déjà venu dans la suite de Louis XV en 1744. Bientôt, il obtient le commandement en chef des provinces de l’Artois, de la Picardie, du Calaisis et du Boulonnais. C’est donc à lui qu’incombe la tâche de pourvoir à la défense des côtes durant les guerres contre l’Angleterre (1756-63, puis 1778-1783). De concert avec le duc de Béthune-Charost, gouverneur de Calais, il intervient dans la plupart des questions qui intéressent la ville. Dans son logis de la rue Saint-Denis, il donne de grandes fêtes et traite fastueusement ses hôtes. Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1783, et Pigault de Lépinoy raconte l’accueil enthousiaste que lui fait à cette occasion la population calaisienne. Il meurt moins d’un an plus tard. Il laisse une quarantaine de volumes de notes sur l’archéologie, la physique, la chimie, l’histoire naturelle, la géographie, les nouvelles découvertes, l’astronomie, etc.… qui témoignent de son éclectisme et de sa compétence dans de nombreux domaines. Membre du cercle des intimes de Louis XV qu’il accompagne à la chasse, et à l’agonie duquel il assiste, il a ses entrées aussi chez Louis XVI (au sacre duquel il est convié). Il laisse également un abondant Journal. La rue de Croÿ se trouve près de l’église Notre-Dame.

fiche par Ph. CASSEZ, collection G. PELTIER.

CUCHEVAL de CLARIGNY    Philippe Athanase

(Calais, 1821 – 1895, Maisons-Laffitte)

Historien, journaliste, économiste, bibliothécaire et académicien. Issu de vieilles familles calaisiennes, il passe son enfance à Calais, la suite de sa carrière étant essentiellement parisienne. Agrégé d’Histoire à vingt deux ans, diplômé archiviste paléographe de l’École des Chartes (1846), il enseigne aux collèges Henri IV et Louis-le-Grand. Rédacteur en chef du Constitutionnel (1845/1856), il devient directeur de La Presse de 1864 à 1870. Il est encore bibliothécaire de l’École Normale Supérieure (1846) puis (1851) conservateur de la bibliothèque Sainte Geneviève de Paris. Il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1886. Il publie notamment Histoire de la presse en Angleterre et aux États-Unis (1857), Histoire de la constitution de 1852 (1869), L'équilibre européen après la guerre de 1870 (1871).

fiche par F. BUGEL et Ph. CASSEZ.

CUISINIER    Victor

(Templeuve, 1817 – 1902,)

Il effectue ses études au même collège de Lille où se trouve le futur général Faidherbe. Reçu docteur par la faculté de médecine de Paris en 1851, il présente une thèse sur la dysenterie en Algérie, où il exerce comme médecin militaire pendant dix ans. Membre correspondant des Antiquaires de la Morinie et du comité des Monuments Historiques, il siège au Conseil Général. Conseiller municipal à Calais, c’est lui, qui réorganise les rues de Saint-Pierre vers 1883 et leur attribue les noms actuels. Auparavant, elles n’étaient désignées que par un numéro.

fiche par Ph. CASSEZ.

CULIÉ    André

(1914 – 2003)

Élève de l’École d’Art de la rue des Soupirants, il débute sur les planches à quatorze ans et au Théâtre de Calais à dix sept. Sa carrière est interrompue pendant cinq ans par la captivité (1940-45). Peintre (figuratif), décorateur, metteur en scène, chanteur et interprète, c’est un homme de spectacles, nommé en 1968 « chevalier des Zarzé Lètres ». Avec son ami Robert Lassus, il crée et interprète l’ange vert et Mâme Décatoule, ainsi que des revues locales mémorables qui attirent au théâtre la grande foule des Calaisiens, comme « La Grande Pindroulle ». S’il se produit parfois en dehors de Calais (Avignon, Algérie), il ne cherchera jamais à faire de carrière nationale.

fiche par Ph. CASSEZ.

CUVELIER    Gustave père

(1837 – 1890 Calais)

Fondateur de la Bibliothèque populaire et de la Caisse des Écoles. Conseiller municipal jusqu’en 1879. La rue Gustave Cuvelier se trouve derrière le Théâtre.

d'après R. CHAUSSOIS.

CUVELIER    Gustave fils

(1861 – 1897)

Fils du précédent. Fabricant de tulles, économe de la Caisse des Écoles et vice-président de l’Étoile.

fiche par Ph. CASSEZ.

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